Bonjour à tous,
LES SURVIVANTS DE SIDI-BRAHIM (bataille déroulée du 23 au 25 septembre 1845)
Voilà bien un sujet qui va intéresser de nombreux lecteurs et Chasseurs !
Ce sujet avait déjà éveillé bons nombres de camarades, depuis une certaine rubrique dans la revue des anciens chasseurs.
Reprenons nos recherches sur les survivants, elle nous précise que JEANPIERRE, AUDEBERT, FERT, MEDAILLE et SIGUIER moururent en arrivant à DJEMMLÂA ou quelques temps après.
Qu’au sujet du chasseur Marie-Jean TROTTET. Lors d’une prise d’armes au Carrousel le 21 mars 1852, au cours de laquelle l’Empereur NAPOLÉON III remit les premières médailles militaires (création par décret du 22 janvier 1852), une de celles-ci fut épinglée sur la poitrine du chasseur Marie-Jean TROTTET « 11 années de services, 9 ans de campagne, prisonnier d’ABD-EL-KADER, a réussi à recouvrer la liberté par son audace et son énergie ». Ce qui nous fait dire que ce rescapé de SIDI-BRAHIM, aurait été le premier chasseur à pied à recevoir la Médaille militaire.
Je reprends une mise au point très complète d’un ancien chasseur des (ex 20e et 27e), d’après les travaux du Lieutenant (futur Général Paul AZAN).
L’étude de Paul AZAN : Sidi-Brahim, Paris, Ch. LAVAUSELLE éditeur 1905, évoquée dans les numéros spéciaux de 1942 et 1966 sur les « Chasseurs » écrite alors que l’auteur était Lieutenant à la section Histoire de l’E.M.A.,permet de rétablir la liste des survivants du 8e Bataillon de Chasseurs d’Orléans ayant participé aux combats du Kerkour et de Sidi-Brahim (les 23 au 26-09-1845), à savoir :
1) Dix survivants ayant rejoint DJEMMLÂA-CHAZAOUET (allias NEMOURS) à partir du 31-12-1846. Le 26-09-1845 peu après 9h 30 (classés en fonction de leur ancienneté du 8e) :
Carabinier
MICHEL Victor, né le 28-09-1815 à SARRIANS (Vaucluse), au
8e de 1840 à 1848 ;
Carabinier
LAPARRA Etienne, né le 11-04-1818 à SAINT-SIMON (Cantal), au
8e de 1840 à 1848 ;
Carabinier
LANGEVIN Maurice, né le 01-01-1818 à ANCHÉ (Indre-et-Loire), au
8e de 1840 à 1847 ;
Chasseur
LANGLAIS Charles-Auguste, né le 05-08-1818 à ESTAIRES (Nord), au
8e de 1840 à 1846
Carabinier
TRESSY Jean Florentin, né le 30-11-1819 à Chilleurs-aux-Bois (Loiret) au
8e de 1840 à 1847
Carabinier
ANTOINE Claude Charles, né le 27-12-1819 à GROZON (Jura) au
8e de 1840 à 1846 ;
Carabinier
LÉGER Gabriel, né le 16-11-1812 à PARIS (Seine), au
8e de 1840 à 1847 ;
Carabinier
DELFIEU Elie, né le 29-05-1820 à SAINT-PAUL-LA-COSTE (Gard), au 8e jusqu’en 1847 ;
Caporal de 2e Classe LAVAYSSIÈRE Jean, né le 02-11-1821 à CASTELFRANC (Lot), au
8e de 1842 à 1848
Chasseur
RIMOND Joseph Martin, né le 13-03-1822 à PLAN-DE-LA-COUR (Var), au
8e jusqu’en 1850 ;
Avaient également rejoint Djemmâa avec les précédents mais n’ont pas survécu :
Le Carabinier AU
DEBERT Louis Lepic, né le 18-09-1818 à SOMMIÈRES-DU-CLAIN (Vienne), au
8e depuis 1840, mort à quelques mètres de l’entrée du fort ;
Le caporal de 2e Classe
JEANPIERRE (dit) RONAT, né le 25-01-1820 à SAINT-DIDIER-EN-VELAY (Haute-Loire), au
8e de depuis 1840, mort peu après son entrée à Djemmâa ;
Le 1re classe
MÉDAILLE Bazille, né le 15-06-1821 à GISSAC (Aveyron), au
8e depuis 1842, mort à l’ambulance de Djemmâa le 26-10-1845 ;
Le clairon des Carabiniers
SIGUIER Joseph, né le 11-11-1820 à BURLATS (Tarn), au
8e depuis 1840, mort l’hôpital militaire d’ORAN le 11-12-1845 ;
Le Carabinier
FERT Daniel, né le 19-02-1820 à DIEULEFIT (Drôme), au
8e depuis 1840, mort à l’hôpital de TLEMCEN le 19-01-1846.
2) Trois survivants échappés isolément du KERKOUR avant le repli sur SIDI-BRAHIM :
Les Carabiniers
RAPIN François, né le 16-03-1818 à ESCAMPS (Yonne), au
8e de 1840 à 1846 qui, indisposé, avait été distancé par la colonne peu avant son encerclement par les Arabes et regagna de nuit la redoute de LALLA-MAGHRNIA (frontière Marocaine) le 24 à 4 heures, le premier à rendre compte de la situation ;
CAILLÉ André, né le 15-05-1819 à AUMAGNE (Charente-Maritime), au
8e de 1840 à 1847 ; et
COHARD Louis, né le 23-07-1817 à GONCELIN (Isère), au
8e de 1840 à 1847 qui, poursuivis par la cavalerie de l’Emir, ne durent leur salut qu’en sautant d’une falaise. Ce sont eux qui furent recueillis par le 10e Bataillon (colonne BARRAL) et sont évoqués par le capitaine FOURIÉ et le lieutenant GARÇON dans leur communication p.28 de la plaquette du colonel Paul GUINARD et de Jean BRUNON : « SIDI-BRAHIM, Notes et documents, 1845-1945 ».
3) Quatre prisonniers évadés du Maroc :
Le Chasseur
BESSODES Jean Antoine, né le 12-03-1815 à MONTJAUX (Aveyron), au
8e jusqu’en 1848, prisonnier le 23-09, évadé le 06-10, rejoignit Djemmâa le 13-10-1845 :
Le 1re classe
BERNARD Louis, né le 11-10-1811 à MONTREDON-LABESSONIE (Tarn), au 8e depuis 1840, blessé, rentré le 25-02-1846 ;
Le Clairon ROLLAND Guillaume, né le 18-09-1821 à LACALM (Aveyron), blessé, rentré le 17-05-1846
Le Chasseur
DELPECH Joseph, né le08-02-1821 à LUGAGNAC (Lot), au
8e depuis 1842, évadé rentré seulement le 02-08-1846.
4) Deux prisonnier épargnés au massacre général de la nuit du 27 au 28-04-1846 et rachetés par l’entremise de l’Espagne :
Le Sous-lieutenant
LARRAZET Jérôme, né le 05-08-1810 à BAZAS (Gironde) ; issue du rang ayant servi au Bataillon de Tirailleurs devenu 1er B.C.P., jusqu’au grade d’Adjudant, nommé Sous-lieutenant au
8e B.C.P.le 11-02-1842 qu’il rejoignit en Afrique ; après plusieurs années de la 1ere Cie, passa à la Cie de Carabiniers du Capitaine de GEREAUX dont il fut détaché pour commander provisoirement la 3e Cie ; prisonnier après 2 blessures.
L’Adjudant
THOMAS Marie-François-Xavier, né le 10-02-1816 à BRIEY (Meurthe-et-Moselle ; engagé en 1834 dans l’infanterie légère, devint Sergent au 3e RIMA puis au
8e B.C.P. en décembre 1840 où il fut promu sergent-major en 1841 ; proposé Sous-lieutenant en juillet 1845 et, en attendant, adjudant le 26-08-1845.
Parmi ces dix-neuf survivants (l’effectif du 8e parti en opérations le 21-9 était de 354 !) le chasseur
François BARDIOU qui faisait l’objet des recherches n’a jamais était retrouvé. Peut-être BARDIOU a-t-il appartenu au
8e à l’époque de Sidi-Brahim sans pour autant avoir participé aux combats. Les 5e et 8e Compagnies qui intervinrent laissèrent en effet à Djemmâa 188 hommes (dont 110 indisponibles), la 1ere Cie était demeurée à TLEMCEN, les 4e et 5e Compagnies en garnison à Toulouse (dépôt du Bataillon), cette dernière (125 hommes) d’ailleurs appelée à débarquer en renfort dès le 11-10-1845.
Seul un dépouillement des registres matricules du
8e, détenus en archives par le Service Historique de l’Armée à Vincennes confirmerait ou infirmerait cette hypothèse.
En revanche, ce qui est sûr, c’est qu’un enfant de LIMOGE tomba au Champ d’Honneur de Sidi-Brahim : Le Chasseur
Bernard BEDOUILLE, né le 15-04-1810.
C’est recherches ont été faite en 1979, et parus dans la revue « Le Cor de Chasse » Bulletin de liaison des Bataillons de Chasseurs à Pied. N° 460 de l’année 1980
Numérisée par Michel Chantriaux, membre de l’amicale « Anciens du Bataillons de Sidi-Brahim »