Le 114° B.C.A. 3/1915 (Barrenkopf) à 2/1919 (Belgique).

Bonjour à tous,

J'ai le plaisir de vous mettre en ligne l'histoire du 114° B.C.A.

Je tiens à remercier Mme. Françoise Férole et Mr. Pierre Férole, qui m'ont donné l'autorisation de publier les photos, inédites, prises par leur aïeul Auguste Férole quand il était au 114° B.C.A.
Merci également à MM. Michel Guironnet et Thierry Sabot du site " Histoire - Généalogie " - Vie et mémoire des hommes - d'où sont extraites les photos.

L'histoire du 114° B.C.A. commence par celle d'Auguste Férole :

Né le 13 décembre 1888 à Paris (XIV°) il effectue son service militaire au 44° Régiment d'artillerie de campagne, d'où il en sort en 1910 avec la grade de maréchal des logis.

Il est mobilisé le 3 août 1914 et affecté à une sections de munitions du 44° régiment d'artillerie (2128 hommes et 2079 chevaux).

D'août 1914 à septembre 1915, son régiment participe à de nombreuses batailles : 1ère bataille de la Somme, 1ère bataille de l'Aisne, 1ère bataille de Champagne.

Jugeant son rôle trop passif Auguste Férole, devenu sergent, demande son passage dans l'infanterie.
Il est versé de suite au 114° B.C.A. en septembre 1915, où il ne va pas tarder à donner des preuves de ses brillantes qualités et à gagner ses galons de sous-lieutenant.





C'est maintenant que commence l'histoire du 11° B.C.A.

A demain,
Et,
Amitiés   

Bonjour à tous,




Le 114° B.C.A. est crée le 10 mars 1915 à Pérouge dans l'Ain.
Il est formé, en majorité, de jeunes ruraux de la classe 1915, originaires de Savoie, du Dauphiné et de la region lyonnaise.
Il fait partie de la 5° Brigade de Chasseurs avec le 115° B.C.A. et les 106° - 120° - 121° B.C.P.
Comme les autres Bataillons de cette Brigade, il compte 19 officiers et 1665 sous-officiers et Chasseurs répartis en 6 Compagnies, dont deux de mitrailleuses et une équipe de voitures avec 162 chevaux et mulets.

Le BARRENKOPF

Le 13 avril, il embarque pour Gray et après avoir été inspecté par le général De Maud'huy (commandant la WII° Armée) il cantonne dans le camp de Corcieux (88) le 8 mai.
Occupant les tranchées du secteur de Wettstein, près du Lac Noir, il reçoit le 21 juillet l'ordre d'attaquer le Barrenkopf.
C'est son baptême du feu !
A 1H30, le Bataillon s'ébranle, en colonne par un à 15 pas de distance, et gagne les tranchées de départ.
A 10H30, après six heures de préparation d'artillerie, la première vague bondit de la tranchée de départ et s'élance en avant.
Mais l'ennemi veille, et malgré de lourdes pertes, le Bataillon gagne rapidement les objectifs assignés, mais dans l'impossibilté  de s'y maintenir, il doit de replier sur ses tranchées de départ.
Il est littéralement décimé : 13 officiers et 442 sous-officiers et chasseurs tués.
Placé en réserve pour se reconstituer au Lac Noir, il est recrée en presque totalité, sous le commandement du commandant Sancery, avec un millier de nouveaux venus, dont le sous-lieutenant Férole qui rejoint la 4° Compagnie le 26 août 1915.

A demain.
Et,
Amitiés   

Bonjour à tous,

Bonjour Jean-Claude,

C'est un super sujet que tu es en train de développer.  
Un grand merci à la Famille Férole d'avoir autorisé la mise en ligne de ces documents familiaux  
Et à toi, le "Passeur de Mémoire" !  

Merci à vous
Amitiés
Pierre

Bonjour à tous,

La Champagne


Après une période de repos de quatre semaines au cours de laquelle il reçoit des renforts, le Bataillon s'embarque pour Lunéville et arrive sur le front de Champagne lr 28 septembre.
Il doit appuyer l'offensive qui vient de se déclencher sur ce front.

En ligne dès le 29, au nord de Souain, dans la tranchée des " Tantes ", enlevée la veille par nos troupes, et qui se situe entre celle de " Lubeck " et celle des " Homosexuels ", en butte à un feu d'artillerie très violent, il exécute avec succès deux attaques partielles.
Relevé le 3 octobre, de nouveau en ligne le 14, il organise la position de l'Epine de Védegrange.
Malgré des pertes sensibles causées par l'artillerie, le manque d'abris, l'impossibilité presque absolue d'être ravitaillé en eau, le Bataillon est dans un moral excellent.

Ce séjour très pénible en Champagne lui a coûté 74 tués et disparus er 251 blessés.

Mais que porte-il accroché à la ceinture ?

A demain.
Et,
Amitiés   

Bonjour à tous,


L'hiver dans les Vosges.


Le Bataillon quitte la Champagne, retournant dans les Vosges.
Six semaines de repos permettent de se reconstituer et de compléter l'instruction des renforts.
Il passe une partie de l'hiver à la Tête des Faux.
Sans incidents notables, le secteur est calme.
Mais voici la ruée allemande sur Verdun...

Voilà comment sont résumés plus de trois de guerre par l'historique du 114° B.C.A.

Les recherches de Pierre Férole aux archives de Vincennes dévoilent une tout autre réalité !





Le sous-lieutenant Auguste Férole est au Centre d'Instruction des officiers de Bruyères (88) à l'ouest de Corcieux avec ses camarades du 114, au nombre desquels le sous-lieutenant Maurice Maurenas

Maurice Maurenas en janvier 1916, en 2ème ligne, à la Tête des Faux.

La 4° compagnie du 114° occupe le centre du secteur boisé de l'est du Col du Bonhomme (Tête des Faux en particulier)
La 1° compagnie le sud (le Beu et Creux d'Argent).
Une compagnie en réserve cantonnée à Tinfranc vers le Col du Calvaire où se trouve le PC du Bataillon (Bois Brûlé)

Les 23 et 24 décembre, une violente tempête de neige submerge les tranchées et nécessite de gros travaux de déblaiement.

L'ennemi est particulièrement nerveux à la Tête des Faux.

Violents bombardements d'artillerie jusqu'au 15 février 1916.
Le 4 février en particulier, 1500 projectiles allemands sont dénombrés entre 15H15 et 17H sur la Têt des Faux.
Violentes tempêtes de neige jusqu'au 4 janvier 1916.

Remise de la rosette de Légion d'Honneur.





Depuis le 22 décembre 1915 les pertes du Bataillon sont 10 morts.

Les Boucles de la Seille.


Mi-février 1916, le Bataillon arrive dans la région de Nancy.
La rive droite de la Seille marquait depuis l'annexion de 1871 la frontière avec l'Allemagne.
C'est un secteur calme, les Allemands concentrant tous leurs efforts sur Verdun.

Les lignes adverses sont éloignées de 1 à 2 km. et il n'y a que quelques activités d'artillerie des deux côtés.








Durant ces périodes de cantonnement, l'activité du 114° est essentiellement consacrée à d'importants travaux de retranchement, très nettement insuffisants, en cas d'attaques, les 1500 m. de no man's land sont à découvert, aucun boyaux ni abris ne permettent d'organiser la défense.
Ces travaux, importants, vont donc remplacer durant cette période, les exercices et manoeuvres qui auraient dû être effectués pour la préparation des opérations ultérieures, sur Verdun en particulier.

Les soldats au repos en profitent pour aller " visiter " les villages détruits de Lorraine, libérés par les troupes françaises lors de l'offensive de 1914.

Auguste Férole réalise alors de très nombreux clichés : Chasseurs aux travaux de retranchement ou à la corvée de vaisselle, vues des ruines de villages, rencontre avec les habitants...