Re, à tous,
Journée sans état d'âme au 51° :
Ayant l'historique du 120° sous le coude, je vous en ai retranscrit la page :
Historique du BCP 120°_1918.11.11.......
C’est la fin.
L’Allemagne demande l’Armistice.
Elle s’avoue vaincue le 11.Novembre 1918.
Mais ce jour-là, le 120° est encore sur la brèche ; jusqu’au dernier moment, il reste ce qu’il a toujours été, brave et discipliné. La 3° Cie exécute dans la nuit du 10 au 11 une reconnaissance vers Parroy, secteur Lunéville, elle ne rentre dans nos lignes que vers 7 heures du matin....déjà l’armistice est signé !
Les longs mois de misère, les étapes, les tribulations, la vermine, les nuits de veille, les durs travaux, les intempéries, les privations, les souffrances de la chair, les angoisses de l’esprit, les bombardements, l’assaut, la menace permanente de mutilation, de mort, tout cela s’évapore.
Les brumes de l’avenir si anxieusement scrutées sont maintenant dissipées, c’est la Victoire !
Elle resplendit dans le clair soleil de saint-Martin.
L’Allemagne est vaincue !
La France triomphe !
Dès le réveil, notre fanfare sonne, les cloches joyeuses carillonnent, c’est la Victoire !
A 11heures, à l’Eglise d’Einville incendiée par les Allemands en 1914, un Te Deum est célébré par l’Abbé Barlier, Aumônier divisionnaire ; la cérémonie se termine par un pèlerinage au cimetière sur la tombe des soldats français et alliés inhumés à Einville ( Meurthe et Moselle).
HONNEUR au POILU !
A celui qui fut toujours sur la brèche,
Qui ne vit jamais de la bataille que le petit coin de terre ou la mort sous cent aspects, était tapie et le guettait,
Qui traînait sur son dos, par tous les soleils et par toutes les cotes, son « armoire à glace et son « garde manger »,
Qui n’avait que la terre dure ou la boue pour reposer son corps fourbu,
L’Homme des patrouilles, celui des exploitations dans les « barbouillés »,
L’Homme des corvées « des rondins », de « crapouillots », de « grenades », le terrassier, le guetteur ; l’homme de toutes les tâches, l’homme de toutes les misères,
L’homme qui posait les fils de fer, dans l’ombre, entre les lignes et sur qui une étincelle, un bruit, suffisaient pour déclancher la mort,
L’Homme de l’heure H et de l’assaut,
Le grenadier, le fusilier, le voltigeur, le mitrailleur, le brancardier,
L’Homme dont le calvaire côtoyait les croix des camarades trépassés,
L’Homme qui, survivant parmi les cadavres appelait un cimetière « un séchoir »,
L’Homme simple qui se régalait de la distribution d’un camembert par escouade ou d’un quart de « pinard » supplémentaire,
L’Homme dont le bonheur tenait dans une citation, mais plus encore dans les deux jours de permission qu’elle lui valait,
L’Homme qui, dans les boues de la Somme, souriait à son chef,
L’Homme enfin, qui atrocement mutilé, saluait à Verdun, son capitaine, avant de mourir,
Et celui qui écrivait à sa famille pour s’excuser lorsqu’il serait tué....
Jamais l’idéal le plus pur n’a jailli, resplendissant et fécond, d’une existence plus réaliste.
Et il n’est pas, pour les officiers qui partageaient sa misère, de plus beau titre que celui d’avoir su se faire aimer et se faire aider par ce héros :
LE POILU !
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La sublime promesse de notre « Sidi Brahim » est tenue :
« O France relève le front
Et lave le sang de ta race,
Nos pas bientôt réveilleront
Nos morts de Lorraine et d’Alsace ».
Le 120° Bataillon de Chasseurs passe l’ancienne frontière du Haut de Réchicourt vers 9 heures, le 17.11.1918.
« Le jour de gloire est arrivé ! »
La fanfare joue la « Marseillaise » et le Chef de Bataillon adresse un hommage solennel aux Chasseurs du 120° tombés pour la défense de la Patrie.
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Bonne soirée.
Evelyne.