prise de contact et présentation

bonjour,
Natif de Normandie, beaucoup de mes premiers souvenirs -malgré mon jeune âge à l'époque- concernent les très durs combats de 1944 car le hasard voulut que ma famille habite -pile!- sur la nationale 809 empruntée par la 3° DB Américaine pour stopper les colonnes allemandes en fuite après leur défaite de Mortain.
Et voici que 16 ans plus tard je me suis pourtant fait rattraper par une autre guerre que les Officiels voulaient cacher sous le nom de "d'opération de maintien de l'ordre" en Algérie. Si bien que nous jeunes appelés et nos familles n'étions pas plus effrayés que cela de traverser la grande bleue.
Etant de la classe 60/1C, après les 3 jours à Guingamp, j'ai été incorporé le 1°juillet 60 au CI du 37° RI à Sarrebourg (Moselle)
J'ai fait les 4 mois de classes à la 3ème Compagnie (commandée par le Lieutenant Lefèvre, avec le Lieutenant Jung comme adjoint) dans le PEG (chef de section: le sous-lieutenant Genès). En Novembre 1960, j'ai été affecté en Algérie au 158ème BI basé à Mascara, à une centaine de km au sud d'Oran. Le transfert commença par train de nuit depuis la gare de Réding près de Sarrebourg pour gagner le camp Sainte-Marthe à Marseille (par lequel sont passés des dizaines de milliers d'appelés). La traversée de la Méditerranée se fit dans les cales du "Sidi Bel Abbès". Compte tenu de la saison, la mer nous chahuta tellement que presque tout le monde était malade et vomissait partout. joli tableau! Après débarquement à Oran, ce fut le train à voie étroite sur la ligne de Colomb-Béchar. A vitesse réduite, compte tenu des risques de mine ou d'embuscade et du tracé très pentu dans la traversée de l'Atlas tellien (monts des Béni-Chougrane), nous avons fini par arriver une demi-journée plus tard en gare de Tizi à quelques km de Mascara.
De Novembre 60 à Avril 62 je suis resté à Thiersville au QPS Quartier de Pacification Sud à la 3°Cie du 15-8 (comme caporal puis caporal-chef au bureau de Compagnie). Il nous arrivait -à l'occasion des opérations de ratissage anti-fell dans ce secteur- d'apercevoir le Capitaine Vatan Cdt de la Compagnie du 19°BCP stationnée à Oued-Taria; il venait aussi régulièrement rencontrer les Commandants Dali ou Geoffroy qui commandaient le QPS.
En Avril 62, après le cessez-le-feu, le 158° BI -créé 3 ans plus tôt en soutien des quartiers de pacification, il devenait inutile- fut dissous et les effectifs ont été ventilés: certains à la 487° unité de la force locale à Tizi, à la 488° UFL à Nesmoth, d'autres comme moi devinrent Chasseurs au 19ème BCP. C'est ainsi que pendant les 4 mois qui précédaient la quille je fus envoyé à la 3° Cie du 19°BCP stationnée à Dublineau (commandée par le capitaine Choquet dont l'adjoint était le lieutenant Hallier: je n'ai jamais pu savoir si c'était Jean (Edern) Hallier ou son frère). L'Adjudant Morel y était chef de section (cantonnée dans une ancienne ferme en limite du bourg et des champs d'orangers au bord de l'Oued EL Hamman) et bénéficiait de l'admiration de ses subordonnés pour avoir repoussé les fells qui venaient de tendre une embuscade sur la route en prenant lui même le FM pour dégager son unité dont JM Gaudé.... Au bureau de section -logé dans les locaux de l'EGA (Electricité et gaz d'Algérie) on trouvait
aussi le chef Letourneur, Mercier, Jaigu...
En juin 62, la compagnie fut rapprochée de Mascara: à la "villa des roses" (le PC du bataillon et son Chef le Commandant de Grimouard étaient quant à eux cantonnés au quartier Soyer de la Légion étrangère). Le 5 juillet - jour de l'indépendance- nous étions en alerte maximum pour faire face à toute éventualité de la part de l'ALN mais rien de se passa dans notre environnement immédiat. Dans les jours suivants nous avons été ramenés dans la caserne Ben Daoud que nous partagions aussi avec un autre détachement de la Légion. Et la quille tant attendue arriva.
Sur nos gardes -car sans arme et au milieu des "civils" musulmans; y avait-il une escorte?- nous avons repris le petit train venant de Colomb-Béchar pour rejoindre Oran via Dublineau Pérégaux...De la gare d'Oran au port de Mers El Kébir notre convoi de camions Simca-Ford passa à côté des citernes de carburant incendiées peu de temps avant par l'OAS. Que de gâchis!
Puis ce fut le retour vers Marseille sur le pont du bateau (par une nuit superbe,, sur une mer d'huile pas comme à l'aller en pleine tempête d'automne).

Ouf! nous revenions chez nous très contents de ne pas y être restés comme un de nos camarades du 15-8 en particulier. Nous laissions aussi plusieurs familles de petits pieds-noirs qui nous avaient souvent reçu chez eux très sympathiquement. (j'apprendrai plus tard que nos amis avaient pu venir en métropole avec leurs seuls bagages mais sains et saufs). Nous abandonnions aussi à leur sort bien incertain ceux que l'on appelait encore en 1960 pendant les classes les FSNA (Français de souche nord Africaine) militaires appelés ou engagés ou harkis (sans oser imaginer les horreurs dont nous avons eu connaissance par la suite). Si Mandella avait été là avec sa "nation arc-en-ciel"!

Je me suis inscrit sur ce site des chasseurs pour avoir des nouvelles des anciens camarades et leur en donner aussi.
Salut à tous par avance.
Berryaud

16 - Seizième Bataillon de Chasseurs à Pieds, seizième Bataillon d’acier !

Bonjour Berryaud

beau souvenir de ce parcours en afn

bienvenue un ancien du 13

amicalement chasseur

Michel

Bonjour à tous,
Bonjour Berryaus,

Un ancien du 16° Groupe de Chasseurs Portés de Neustadt, classe 63 1/A, te souhaite :

  

Et,
Amitiés