Suite
Bonjour les
Bisou Jean Claude N°2
[center]Le French Military Life Working Group a pour mission de répertorier tous les particularismes de la
vie militaire. Le principe est que tous les éléments mentionnés ci-dessous doivent répondre à deux
conditions :
-être très répandus dans l’armée
-être inconnus dans le civil
Sommaire :
1. Le langage
1.1. Les expressions
1.2. Les bonnes blagues
1.3. Les poncifs
1.4. Les idiomatiques
1.5. Les contresens
1.6. Le lexique
1.7. Les acronymes
1.8. Les cris de rupture des rangs
1.9. Les grades
1.10. Les décorations
1.11. Les cris de rupture des rangs
1.12. Les noms génériques
2. Les cinq sens
2.1. L’ouïe
2.2. L’odorat
2.3. Le toucher
2.4. Le goûter
2.5. La vue
3. Le comportement
3.1. Les détails qui trahissent le militaire en civil
3.2. Les détails qui trahissent le réserviste en militaire
3.3. La gastronomie militaire
3.4. Les coutumes
3.5. Tranches de vie
4. Bonus :
4.1. Les mots qui font intellectuel au CSEM
4.2. On le dit mais on ne le fait pas.
Le langage
Les expressions
« Chui pas un lapin d’six semaines » = je ne suis pas disposé à avaler des couleuvres. Equivalent : « tu me prends pour
un jambon ? »
« C’est la fête du slip » = quel laisser-aller ! variante : c’est la fête à neuneu
« Si t’as une couille qui explose, t’as plus de mains » = enlève tes mains des poches
« Chui pas équipé pour » : je préfère être confiné à des tâches manuelles
« Lui, si t’as b’zoin de rien, tu peux aller le voir » : c’est une grosse feignasse.
« J’vais aller poser une mine » : je vais faire caca
« Affolez-vous la nouille » : dépêchez-vous (les puristes peuvent prononcer le « z »)
« Y’a une couille dans le pâté, potage » il y a quelque chose qui cloche.
« On n’est pas payé cher mais on rigole bien » : constat régulier
« Dans l’armée, on ne fait pas grand-chose, mais on se lève tôt pour le faire » quand on attend, dire : « attention pour
attendre, attendez »
« La femme fait partie du paquetage »
« Il a des bras comme mes cuisses » (en parlant d’un taï-pouet)
« Il a été muté au Xe betteravier de lance-pierre de Jérusalem » : dans un régiment peu prestigieux.
« On a chié dans l’même thalweg » : l’expérience opérationnelle a crée entre nous des liens d’amitié.
« Il n’a fait qu’un passage siki au régiment » : on ne l’a pas beaucoup vu
« Le capitaine, il s’est offert lui-même son fanion » : il était détesté
« Chouffe la dinde à neuf heures » : regarde la dame sur ta gauche
« J’veux qu’ça soit ouarad moujoud » : impeccable
« Ici, c’est ravitaillé par les corbeaux » var : « un beau port de pêche » : caractérise une garnison entourée de champs
de betteraves située au nord du 45e parallèle et éloignée des façades maritimes. Autre variante : « Ici les corbeaux
volent sur le dos » (pour ne pas voir la misère)
« Ce soir, corvée de charbon » : ce soir nous allons faire l’amour avec des africaines
« Faut pas être sorti de St Cyr » : c’est à la portée de tout le monde
« C’est en enfant du régiment » : il a fait ses classes dans ce régiment
« La casquette en peau de locomotive » : le casque lourd
« Un muscle deux cerveaux » (s’accompagne d’une gestuelle. A « un muscle », montrer son cerveau, et à « deux
cerveaux », montrer ses biceps) : signifie que l’intéressé a des compétences bien plus développées physiquement
qu’intellectuellement.
« C’est carré de la touffe » : voir ouarad moujoud
« Une claque sur les couilles, et au lit » : je vais me coucher
« Eux y remontent le Mekong » : ils se racontent leurs campagnes
« Il a une fracture du moral » : il s’est fait mettre en PATC mais probablement pour une raison fallacieuse.
« Tu vas sentir mon souffle chaud sur ta nuque » : je vais t’avoir.
« Je m’en tamponne le coquillard » : je m’en moque.
« La biffe, c’est : débarquez, fouillez le bois » : ce métier est trop peu évolué pour que je m’y intéresse.
« Autant pour je » : excusez-moi.
« Lui, il sourit quand il se brûle » : il n’est pas très aimable. (variante : quand il se coince les doigts dans la porte)
« Bon, ben on va se dépêcher d’attendre »
« Paumés mais groupés »
« Souple sur les pattes arrière »
« Chier dans les bottes »
« Lui, c’est « Il pleut dans ma bouche » : il s’efforce de prendre un air méchant.
« On a pas le même bigramme » : mes perspectives de carrière sont plus réjouissantes que les tiennes.
« Au fond du trou de ton cul à droite » : réponse à une question du style « c’est où l’ordinaire ? »
« C’est nominal »
« Tu vends quoi au CRR ? » : en quoi consiste ton travail
« Ça pique les yeux »
« Ça nous ramènera pas Mike Brandt »
« Il est venu avec la bite et le couteau » : il n’a pas pris beaucoup d’affaires
« Pète ton kawa » : offre moi un café
« C’est du A1 » : je suis sûr de ce que j’avance
« Il a le stampel » : il est qualifié
« Va chier dans ta caisse » : laisse moi tranquille
« Vous mettez papa dans maman » : explication de remontage d’armement
« Agilesse et soupleté »
« Bien vu l’aveugle »
« Mon nom c’est Untel, et mon prénom c’est capitaine »
« Ramasse tes dents et dégage le pas de tir » équivalent de « cassééééh »
« C’est l’armée à Bourbaki ! » : ils ont une tenue négligée.
« Déçu mais pas surpris »
« Il a un sacré carnet de chansons » : il a été souvent puni.
« T’as besoin d’une note de service pour venir me voir ? »
« Aujourd’hui, c’est la saint CTAC »
« Il est passé du côté obscur » = il est maintenant plus susceptible de punir que d’être puni.
« Le porte-monnaie en peau de hérisson » variante : d’oursin.
« Hasard, balthazar »
« Bouffer sur les couilles à Jules » : sauter un repas.
« Se tirer une balle dans le slip » : s’autobaiser
« En petites foulées bras souples » : en courant
« Passe-moi le lot de bord » : passe-moi le sel et le poivre
« Au coup de sifflet bref » : sans délai. « Au coup de sifflet bref, vous débarquez »
« Il ressemble à rien » : il n’est pas très charismatique
« Il a rendu son fanion » : il ne commande plus rien.
« Mailly –Mourmelon – Sissonne : le triangle des Bermudes »
« C’est du consommable » : tu n’es pas obligé de le réintégrer à l’issue
« On attaque dans l’bois dur » : fini la rigolade, on attaque la partie la plus difficile
« Doubler le coup » : recommencer pour être sûr que ça marche
« La gueule du compte-rendu »
« Les pièces au départ du coup » : le dispositif initial.
« Mettre le carnet de tir à jour » : rompre une longue période d’abstinence
« Faire péter son galon » : profiter abusivement de sa supériorité hiérarchique
« Ça doit être votre livre de chevet », « votre bible » : utilisé pour chaque nouveau règlement qui sort tous les trois mois.
« Lui je l’ai connu tout p’tit »
« A l’époque il la ramenait moins »
« Dur au poing mou au genou »
LES THEMATIQUES :
L’ENGUEULADE
« Je suis allé prendre le thé chez l’colon »
« J’ai signé en bas à droite. »
« Régler la feuillure »
« Ça, ça va retomber en pluie fine » : les conséquences du coup de tube pris par l’échelon hiérarchique supérieur vont
bientôt m’atteindre
« Je me suis fait remonter les cales » : je me suis fait vertement reprendre
« Lui j’vais l’simbleauter » : je vais le remettre dans l’axe.
« Si ça continue j’vais ouvrir la boîte à claques »
« J’vais sortir ma gomme à effacer le sourire ».
Se prendre un :
- coup de gaz
- coup de douze
- coup de sax
- SCUD
- coup de tube
Lui il va tâter de la mandoline à ours
Se faire bomber la guérite
« Il a pris feu » : il a été décontenancé par le reproche qu’on lui a fait
LA CUITE
« Se tartiner le museau »
« Prendre une cartouche, une musette, une charge »
Etre « à démonter, à repeindre »
Etre « déchenillé »
Les effets de la cuite :
« Lui, si t’as un truc à lui demander, vas-y avant 10 heures du matin » : il est alcoolique
LE SOMMEIL :
« J’vais faire le guet antiaérien » : je vais faire une sieste. Variante : « j’vais aller casser la gueule à mon polar. » ou
« Bon je vais aller faire dormir les yeux ». Une fois endormi, c’est « Pu d’son pu d’image »
Scènes habituelles :
- la rame tactique sur la nationale Mourmelon-Mailly avec tous les chefs de bord complètement explosés, la tête
rejetée en arrière en train de dormir
- la chambre troupe en manoeuvres entre midi et deux où l’on voit douze paires de rangers posées sur des sacs
poubelles ou des ponchos pour ne pas faire de traces de cirage sur les montants
LES EVOLUTIONS DE L’ARMEE
« C’est l’armée de la défaite »
« Ça pue la défaite »
« C’est l’armée à grand-papa » = les lessons learned sont négligées. Variante : « C’est l’armée des bandes
molletières. » Cette affirmation peut être renforcée par un petit : « On est bien loin d’l’armée professionnelle »
« Les EV d’aujourd’hui, c’est d’la merde »
« Du temps des appelés, ça percutait mieux. »
Les bonnes blagues :
« Bon appétit sauf à un et y’s connaît »
« Tu peux te lever quand je te parle. Ah pardon j’avais pas vu que t’étais déjà debout »
« Tu peux enlever ton ANP. Ah pardon j’avais pas vu que c’était ta gueule normale »
« La femme à qui qui couche avec les boches ? »
« Médecin militaire : pas vraiment médecin, pas vraiment militaire » (valable également pour les informaticiens)
« PMG = Pieds et Mains dans la gueule »
« T’as deux mains gauches et dix pouces »
« T’es libérable ? » (La personne interrogée a un bouton de sa veste de treillis visible)
« NBC : notant baisant classant »
« Ça sortira pas de la brigade »
« On m’appelle ? » (L’intéressé vient d’entendre le bruit d’un débouchage de bouteille)
« Ils font le même pour homme ? » (Les goûts vestimentaires de la personne interrogée manquent de virilité)
« T’as une poche fermée » = t’as une poche ouverte
« J’pars en RCA : en région Champagne Ardennes »
« T’es en procès avec ton coiffeur ? »
« Tu t’es rasé avec une biscotte ? »
« T’es coiffé comme un dessous de bras »
« T’as repassé ton treillis dans la gueule d’une vache ? »
« Un peu moins de respect, un peu plus de travail »
« Il a commandé que des demis » : il n’a aucune expérience du commandement
« La seule opération qu’il ait faite c’est les hémorroïdes » : il n’a jamais été en OPEX
« Lui, c’est propulseur réel tête inerte » : il n’a pas inventé le fil à couper le beurre.
« Quelle est la meilleure arme antipersonnel de l’armée de terre ? – le commissariat »
« Quelle est la meilleure arme antichar de l’armée de terre ? – le matériel »
« Inspection des armes ! » (Aux urinoirs)
« J’vais faire pleurer l’colosse » : je vais faire pipi.
« Ici l’été c’est du 14 au 16 août »
« T’avais encore la marque du pot sur le cul qu’j’avais déjà la marque du béret sur le front »
« Va chercher des munitions » : va chercher un pack de bières
« Tu joues avec ton SIGYCOP »
« Encore une guerre qui a fait plus de cocus que de morts »
« T’es réserviste ?»
« T’as eu ton permis à l’armée ? »
« Saint-Cyr t’attire saint Maixent t’attend l’EMIA t’aura »
« CNE untel, farces et attrapes » : présentation désinvolte ; équivalent : « CNE Untel, France »
« La BFA : la brigade franchement allemande »
« L’honneur pour moi le travail pour toi » : parodie de « l’honneur pour loi le travail pour guide »
« Ne rien faire et laisser braire »
« Le faire faire et le faire savoir »
« C’est pour quand ? C’est pour hier »
A la question « il n’est pas là, untel ?» (Manifestement non), l’intéressé ouvre son tiroir, regarde dedans et répond :
« non »
« Mon père est militaire, ma mère elle fait rien non plus » (ou « elle boit aussi »)
« Eau chaude eau froide » ou « témoins d’usure »
« Je bois pas d’eau ça fait rouiller »
« T’as une ordonnance ? » (À quelqu’un qui commande une boisson non alcoolisée)
« J’connais que deux sortes de mecs qui portent des boucles d’oreille : les pirates et les ****s. J’ai pas vu de bateau
sur le parking. »
« Tiens, un sapeur » : en voyant dans une publication pornographique un type particulièrement bien membré.
« Fais gaffe à pas rencontrer l’ours **** »
« CFLT : ça fout la trouille »
« TAOPM : t’as oublié de partir à midi »
« RTT : remets tes tongues »
« J’ai commandé la pluie » : prononcé par tous les chefs de section / commandants d’unité lors du rassemblement
précédant un départ sur le terrain.
« Comment ça se passe pour les perceptions ? – ça se passe bien »
« C’est ton remplaçant ? -Non, c’est mon successeur, car je suis irremplaçable »
« Ça, c’est MST : mon successeur traitera »
« Aujourd’hui c’est PATC : pompes abdos tractions cordes »
« Marcher comme Robocop, Goldorak » : ne pas savoir marcher au pas (erreur la plus répandue : avancer le bras et la
jambe du même côté en même temps)
« Pourquoi les chars italiens ont de très gros rétroviseurs ? – pour avoir une chance de voir la ligne de front » ou alors :
« Chars italiens : une marche avant, quatre marches arrière »
« Va chercher la boîte d’impacts, la bobine de ligne de mire »
« T’es de quelle arme ? » (réponse) « -Personne n’est parfait »
« J’ai autant d’années de service que t’as d’jours de perme »
« Va t’acheter des bras au foyer »
« Des pieds au nombril Nifluril, du nombril aux dents Dafalgan » : cri de révolte du soldat contre les stocks de
médicaments des infirmeries régimentaires, qui ne contiennent que du Nifluril et du Dafalgan.
« Consomme plus que son véhicule »
« Est polycarburant comme son véhicule »
« Il faut être caporal-chef pour être servi ici ? »