Bonjour à tous,
En avant-propos, je tiens à remercier chaleureusement Mr Patrick Germain, dont l'arrière grand-père était le commandant Paul Chenèble chef de corps du 16° B.C.P. en 1914, pour son autorisation de publication.
" Ramscapelle, un nom qui claque comme le fanion au vent d'un bataillon "
Rappel du contexte :
La contre-offensive de la Marne commencée en septembre 1914 sous l'impulsion de Joffre, avait permis d'ouvrir une brèche propice à l'offensive de nos troupes sur le flanc droit allemand.
Par endroits, le front avait reculé de plusieurs dizaines de kilomètres puis s'étant stabilisé n'avait pas permis aux Alliés de réaliser une percée.
Les Allemands à plusieurs reprises essayèrent de déborder notre flanc gauche sans succès.
De ce fait les deux fronts se rapprochèrent de la mer du Nord et l'armée belge, malgré un rapport de force nettement défavorable, mais magnifiquement courageuse, faisait retraite en bon ordre, causant des pertes à l'ennemi au niveau de Anvers, Namur et Liège.
Guillaume II tenta alors le tout pour le tout en engageant ses forces d'Est en Ouest vers Ypres, Dixmude (l'amiral Ronarc'h et ses fusiller-marins y firent merveille)
et Ramscapelle.
La dernière chance de Guillaume II pour gagner la mer, interdisant ainsi aux Anglais de débarquer, et de percer vers Calais pour effectuer un mouvement tournant afin d'envelopper les troupes françaises se trouvait au niveau du village de Ramscapelle venant d'être conquis par deux régiments allemands.
30 octobre 11914, Ramscapelle petit village avec un moulin, au milieu d'une plaine sans relief, sans arbres, occupe une position-clé dans l'embouchure de l'Yser car commandant la voie ferrée vers Dixmude et la route de Dunkerque - Calais.
Laissez Ramscapelle aux mains de l'ennemi c'est perdre l'espoir d'arrêter les Allemands en inondant la plaine, comme les Alliés l'envisageaient.
Face à ce péril extrême, l'Etat-Major envoya en urgence le général Grossetti
et la 42° Div. pour sauver, coûte que coûte, cette situation quasi-désespérée.
Il donne l'ordre au 16° B.C.P. commandé par le Chef de bataillon Paul Chenèble
de fournir l'efforts principal pour reprendre le village, aidé par le 6ème de ligne belge et appuyé par le 61° R.A.
Au matin du 30 octobre, le 16 progresse lentement en ligne dans la plaine.
La deux compagnies de têtes sont prises sous le feu violent de mitrailleuses et d'artillerie allemande mais l'offensive se poursuit en direction du village.
A 21H, la section du Lt. Decrouez (3° Cie) s'empare de la lisière sud de village par une attaque à la baïonnette avec un détachement belge venu de la route de Nieuport.
Au même moment, la compagnie de réserve commandée par le Cte Wauthier appuie le mouvement à l'Est et progresse à hauteur du moulin à vent, mais, est prise en enfilade par les mitrailleuses allemandes est stoppée.
Tout le bataillon s'élance alors, entrainant avec lui les soldats belges dans une charge à la baïonnnette.
Les tirs fournis d'artillerie et des mitrailleurs ennemies n'arrivent pas à briser cet élan et le Bataillon prend pied sur la route de Dixmude.
La nuit, des reconnaissances sont effectuées dans le village, en partie évacué par les Allemands.
Puis le 16 avec des tirailleurs algériens attaque dans la nuit pour contourner le village par l'Ouest et s'emparer de la voie ferrée.
Les premières maisons sont enlevées une par une à la baïonnette.
On se bat toute la nuit avec acharnement, combats de rues au milieu des flammes.
Contraint de reculer, les Allemands s'accrochent, contre-attaquent puis lâchent prises.
Au matin, le 16 est maître du village mais n'a encore pas atteint la voie ferrée.
Dès le matin du 31, l'offensive reprend et à 7H15 le bataillon occupe enfin la voie ferrée.
Ramscapelle tenue 24h avant par deux régiments allemands est aux mains du 16° B.C.P et du 6ème de ligne belge.
Ils ont ainsi contribué à barrer la route de Calais aux Allemands.
Cette action va permettre au Bataillon d'inscrire " Ramscapelle " sur son fanion et est désigné comme :
" Le Bataillon Rasmcapelle " ou " Le Bataillon d'acier ".
Albert Ier, le roi-soldat, décorera le chef de bataillon Chenèble de la croix d'officier de l'Ordre royal de Léopold avec épées et palmes en or, de la Croix de guerre belge et de la médaille de l'Yser (exclusive à la période du 17 au 30 novembre 1914)
Cérémonie du 25 octobre 2014.
Drapeau du 6ème de ligne belge.
Détachement du 16° B.C. et du 61° R.A.
Drapeau des Chasseurs avec sa garde.
La 4ème compagnie.
Le fanion du 16.
Le monument du 16, réduction de l'ancien moulin détruit par les combats.
Garde au drapeau et au fanion.
Source : photos personnelles de Mr Patrick Germain; Gallica.
Et,
Amitiés:SalutS: