Bonjour à tous,
Voici ce que nous apprend l'historique du 14e B.C.A. :
"A la côte de Répy, la 4e Compagnie commandée par le capitaine LATRABE, inscrit dans ses annales une immortelle page de gloire. Restée en arrière-garde, elle est cernée par un bataillon allemand. Pendant plus de six heures, elle résiste à des assauts furieux, contre-attaque à son tour, arrête la marche des Allemands et finit par se dégager à la nuit par une charge audacieuse à la baïonnette. Seuls les morts et les mourants restent aux mains de l'ennemi. Pour ne pas être faits prisonniers, les blessés se relèvent, suivent leurs camarades et s'échappent : VIAL avec six balles dans le corps dont trois graves, LANCON avec trois balles dont une a traversé un poumon, LEBRAT avec un poignet cassé, REBOULIN un poumon traversé, et combien d'autres dont les noms ne sont pas connus."
Puis, en note de bas de page :
"Le 26 août 1914, lors du combat de la Côte de Répy (région d'Etival, Vosges), la 4e Compagnie étant cernée pendant plus de deux heures par un bataillon allemand, le capitaine Latrabe, qui la commandait, enterra lui-même son fanion pour qu'il ne puisse tomber aux mains de l'ennemi. La Compagnie réussit cependant à se dégager à la baïonnette. Plus tard (mars 1915), après le recul allemand, le capitaine put aller déterrer son fanion et le retrouva intact."
Dernier acte, tiré du Petit Journal du dimanche 26 septembre 1915 :
"Un émouvant incident de guerre - Le fanion retrouvé
Cette page représente une scène qui fut d'une émotion intense pour les soldats qui y assistèrent.
L’an dernier, au cours d’une retraite douloureuse, une compagnie de chasseurs avait dû enterrer son fanion pour ne pas le laisser aux mains de l’ennemi.
Dernièrement, cette même compagnie occupait de nouveau le terrain qu’elle avait dû céder alors. Et, devant tous les hommes assemblés, le fanion fut exhumé.
Un général commandant d’armée assista à cette touchante cérémonie, et décora le fanion de la Croix de guerre.
— Vous saviez bien, dit-il aux soldats, qu'un jour vous viendriez le reprendre. En vrais chasseurs. Vous n’avez pas désespéré !
Et il embrassa l'étoffe glorieuse que le Capitaine inclinait doucement vers ses lèvres."
Bien cordialement,
Eric Mansuy