1968 - 1990 - HUITIÈME CHAPITRE

Par décision du Ministre des Armées en date du 24 juin 1968, le 30ème Groupe de Chasseurs est remis sur pied à compter du 1er août 1968 à LUNÉVILLE.
II constitue, avec le 170ème Régiment d'Infanterie, duquel proviennent la majeure partie de son encadrement (Chef de Bataillon HEMBERT et Capitaine SPAHI) et la totalité de ses effectifs hommes du rang, l'Infanterie Motorisée de la Huitième Brigade.
II est placé sous le commandement du Lieutenant-Colonel LECLAIRE. ; Menant activement ses opérations de mise sur pied, le Groupe prend rapidement forme et une première cérémonie a lieu le 13 août, dans la cour du Quartier DIETTMANN, au cours de laquelle le Chef de Corps se fait présenter les unités.
Le 13 septembre, le Groupe reçoit son Fanion des mains du Général CRAPLET, inspecteur de l'Infanterie qui, le 30 juin 1964, avait présidé la cérémonie d'adieu au 30ème Bataillon de Chasseurs à DONAUESCHINGEN.
Le Groupe est ensuite présenté au Drapeau des Chasseurs. Le 14 septembre il participe à une prise d'armes dans la cour du Château présidée par Monsieur MESSMER, Ministre des Armées. Il défile ensuite dans LUNÉVILLE derrière la fanfare du 1er G.C.Méca.
A la suite de ces cérémonies, le Général VUILLERMET, Commandant la 8ème Brigade Motorisée, témoigne sa satisfaction dans les termes suivants :
" Le 30ème Groupe de Chasseurs s'est présenté les 13 et 14 septembre 1968 d'une manière qui laisse bien augurer de la qualité de ce Corps qui hérite d'une magnifique tradition."
Le 22 septembre, le 123ème anniversaire du combat de SIDI-BRAHIM est commémoré par une cérémonie au cours de laquelle les compagnies reçoivent leur fanion.
Elle est suivie d'un dépôt de gerbe au monument aux Morts de LUNÉVILLE.
Le 26 octobre, le 30ème Groupe choisit ST NICOLAS de PORT, garnison du 30ème de 1936 à 1939, pour remettre la fourragère à ses jeunes recrues du contingent 1968 2/B.
Le 11 novembre, le Groupe participe avec la Fanfare du 8ème G.C.Méca. à la cérémonie commémorative de l'armistice, à NANCY.
Le mois de décembre voit la naissance de la fanfare sous la direction du Sergent-Chef PRAT.


Du 13 au 28 février 1969, le Groupe effectue, avec les unités de la 8ème B.M., aux séjour au Camp de MOURMELON.
Le 8 mars, la fourragère est remise aux jeunes recrues du contingent 1969 1/A au Cimetière de ROZELIEURES, haut lieu du 2ème B.C.P. Puis, la fanfare et une compagnie participent à NANCY à une seconde cérémonie, en l'honneur du Colonel DRIANT.
Le 3 mai, SAINT-DIE reçoit chaleureusement le Groupe qui a choisi cette ville pour remettre la fourragère aux recrues du contingent 1969 1/B.
Les 24, 25 et 26 mai, une compagnie et la fanfare participent aux cérémonies du Congrès des Traditions Chasseurs à STRASBOURG au cours desquelles le Drapeau est remis par le 19ème G.C. Méca. au 30ème Groupe de Chasseurs.
Le 14 juillet, le Drapeau porté par le Lieutenant SOUBIROU et deux compagnies participent au défilé à Paris.
Les 20 et 21 septembre la commémoration des combats de SIDI-BRAHM donne lieu à une retraite aux flambeaux à LUNÉVILLE, à une cérémonie au QUARTIER DIETTMANN à laquelle assistent de nombreuses personnalités, parmi lesquelles, le Général ROGEZ, le Colonel BIRÉ, et le Colonel FAVREAU ainsi que de nombreux anciens Chasseurs, et à une opération "Portes ouvertes" dont le succès dépasse toutes les espérances.
Du 13 au 28 octobre, le Groupe part en manœuvre au camp de VALDAHON.
Le 30 octobre, c'est le col de la CHIPOTTE qui est choisi pour la remise de la fourragère aux jeunes du contingent 1969 2/B.


Du 3 au 23 février 1970, le Groupe participe aux manœuvres de la Brigade au camp de MOURMELON.
Les 16, 17 et 18 mai, le Chef de Corps et une compagnie accompagnent le Drapeau porté par le lieutenant MAZURIÉ des GARENNES au Congrès des Traditions Chasseurs à Evian. L'emblème est transmis par le 30ème G.C. au 11ème B.C.A.
Le 17 août, le Colonel LECLAIRE quitte le commandement du groupe, le Lieutenant-Colonel GUIBERT lui succède.

Le 14 avril 1972, le 30 rend les honneurs au Président de la République, M. G. POMPIDOU, à son passage à Lunéville.

La CCAS est jumelée le 2 décembre 1973 avec Rambervillers, jumelage fructueux qui entraînera l'intronisation de certains capitaines dans la confrérie des "têtes de veaux"...

En janvier 1974 a lieu le jumelage de la 1ère avec Badonviller. Le parchemin bleu-jonquille est signé par le colonel de SUREMAIN, chef de corps, et par madame FOURNIER maire de la ville. Défilé, concert de la fanfare, l'accueil dans les familles est très chaleureux. En juillet c'est avec St Nicolas-de-Port, que la 2ème compagnie est jumelée. L'intégration lorraine du bataillon se précise.
Lors de la passation de commandement entre le colonel de SUREMAIN et le lieutenant-colonel BALMITGERE, le 31 juillet 1974, un grand ancien du 30 de 14-18, le colonel TOURNIAIRE, reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur. Au moment où il reçoit son commandement, le lieutenant-colonel BALMITGERE sait déjà que sa grande mission sera de transformer le bataillon motorisé en corps mécanisé pour le premier trimestre 1976.

En 1975 un officier de réserve effectue au bataillon un stage préalable à un passage de grade : J.P. CHEVENEMENT n'est pas encore connu. C'est lui, comme ministre de la défense, qui signera la décision de dissolution du groupe en 1990.
Les deux premiers AMX 13 arrivent au bataillon le 10 novembre 1975. Le changement de structures se met en place.

En 1976 les 1ère et 2ème compagnies deviennent 1er et 3ème escadrons.
Le 2 août 1976, le bataillon, disposant de tous ses matériels blindés, défile à l'occasion de la passation de commandement entre le colonel BALMITGERE et le lieutenant-colonel DUVAL.

La 8ème brigade à laquelle appartenait le 30ème groupe de chasseurs est dissoute le 31 juillet 1977. Le bataillon appartient désormais à la 4ème division blindée et à la 61ème DMT dont le PC est à Nancy. Le 30 reçoit une section MILAN et une section de reconnaissance.

Février 1978, la neige paralyse la région. Le bataillon réalise une vaste opération de déneigement des principales rues de Lunéville. Dans le même trimestre 300 chasseurs du "30" participent à l'opération POLMAR en Bretagne.
En septembre 1978, le bataillon, avec la totalité de ses moyens organiques, participe à l'exercice en terrain libre TEXEL au sein de la 4ème DB ; aucun incident, auncun accident (60 000 kilomètres parcourus dont 14 000 pour les seuls blindés). Cette activité soutenue, avec le contact chaleureux de la population entre Neufchâteau et Bayon, s'est terminée par un défilé à Blainville-sur-1'Eau.

En août 1979, la section de mortiers lourds est créée et effectue un premier séjour au camp de Mailly.

Le drapeau du 149ème RI est confié à la garde du trentième. Le corps participe (3ème escadron) à la lutte contre les feux de forêt en Provence.

En juillet 1980, le colonel de PERCIN succède au lieutenant-colonel THOUMAZOU.
Le groupe développe intensivement son instruction et son entraînement de corps mécanisé. Séjours en camp (Suippes en décembre 1980), au Larzac (mai 1981), campagnes de tirs à Canjuers pour sa compagnie de chars (3ème escadron), stage en CEC aux Rousses, Pont St Vincent ou Givet.

En septembre 1981 le bataillon participe à l'exercice en terrain libre MEUSE qui se déroule sur 300 kilomètres entre Etain et Rethel. Parallèlement les activités d'ouverture du bataillon sur l'extérieur, et en particulier vers Lunéville se développent : ainsi, le "30" organise -t-il en 81 et 82 des journées "SPORT ARMEE JEUNESSE" qui rencontrent comme les traditionnelles "portes ouvertes" un vif succès.

Le 23 mai 1983, le 30 se voit confier la garde du drapeau des chasseurs, il le remettra à son tour au 13ème BCA lors du congrès de Bordeaux le 3 juin 1984.
Les 24 et 25 mai 1983, le bataillon, sous les ordres du colonel LECUYER, crée l'événement à Lunéville en organisant un exceptionnel exercice en zone urbaine : barricades, 30 blindés, utilisation de lance-flammes, un plastron équipé d'une tenue de type soviétique pour ajouter au réalisme.
C'est, malgré la météo exécrable, un succès spectaculaire et médiatisé. Il a été facilité par des mois de préparation et d'informations auprès des autorités municipales et de la population. FRANCE-SOIR MAGAZINE lui consacre huit pages de textes et de photos. Lorsque le colonel OTTL devient le quarante quatrième chef de corps du 30, il sait que le bataillon va devoir une fois encore modifier ses structures dans le cadre de la réorganisation de l'armée de terre.

A la dissolution de la 4ème DB le 22 mars 1985 le corps est rattaché à la 7ème DB de Besançon dont il devient, malgré ses structures mécanisées, le régiment d'infanterie "motorisé"...
Le 1er escadron devient compagnie anti-char. La CAC est alors équipée de 4 pelotons de chars SSII. Elle commence à recevoir ses VAB HOT en octobre 1985. Son équipement complet est achevé à son retour de Djibouti au printemps 1986. C'est à la même période que la llème compagnie qui occupait seule depuis septembre 1981 le vieux quartier de La Barollière rejoint Diettmann où le groupe est désormais réuni en totalité.

Parmi les activités opérationnelles offertes au bataillon deux séjours méritent d'être distingués :
De novembre 1985 à janvier 1986, la CAC, sous les ordres du capitaine HERMELIN effectue un séjour de deux mois à Djibouti. C'est pour nos chasseurs un séjour particulièrement opérationnel : ils reçoivent sur place des AMX 13 SS 11 et 90 mm. Ils participent à des exercices de nomadisation, à des manoeuvres de débarquement, à des héliportages, ainsi qu'à un important exercice avec tirs réels. En cadeau, ils auront le plaisir de passer le jour de Noël aux îles Muscha... par 30° à l'ombre.

D'avril à août 1987 c'est en Nouvelle Calédonie, aux antipodes, que la 2ème compagnie du capitaine VITI va séjourner pendant quatre mois. Elle est détachée auprès du 42ème BCS au quartier Gribeauval à Nouméa pour renforcer la sécurité et la présence française. Pendant cette mission, non exempte de risques, elle assurera la garde des importants points sensibles : l'antenne de Nouville et le dépôt du fort Rumbo. Aux côtés de la population, elle participera à une vaste opération "écologique" dite "PINUS" destinée à reboiser l'île Ouen. Les chasseurs n'oubliront pas non plus le relais pédestre de 400 kilomètres Poum-Nouméa, ni le passage à l'île des Pins, ni le CEC de la rivière des Pirogues. La fin du séjour est hélas endeuillée par le décès accidentel de deux sous-officiers : le sergent-chef NOULIN et le sergent PALAISE.
Face au vieux terrain de manoeuvres du champ de Mars grignoté par les constructions nouvelles, Diettmann et Treuille de Beaulieu si fatigués dans les années 70 prennent désormais une allure pimpante. Les bâtiments des compagnies sont ravalés et repeints en 1986-87, l'entrée du quartier s'orne d'une enseigne lumineuse, le poste de sécurité est rénové, le quartier est fleuri, l'emplacement des couleurs est aménagé. En 87, parallèlement à cet effort général de présentation, le "Petit Homme", la revue du bataillon, fait peau neuve: papier glacé, couleur parfois ; le Petit Homme devient coquet. Le colonel FUNKE concrétise son rêve de voir enfin réalisée une salle d'Honneur à la hauteur de l'histoire du bataillon ; elle sera inaugurée au printemps 88.

En septembre 1987, le groupe, sous les ordres du colonel FUNKE, participe à l'exercice en terrain libre MOSELLE du 1er CA. Avec ses VTT, il contribuera à la prise de Neufchâteau et conduira un assaut spectaculaire sur la butte de Sion : la colline inspirée chère à la Lorraine. Exfiltration à pied et relations publiques chaleureuses caractérisent aussi- cet exercice qui se terminera par un grand défilé à Mirecourt pour le départ du général de DINECHIN, commandant la 7ème DB.
En garnison, les unités s'instruisent et s'entraînent avec leurs moyens organiques, en particulier les AMX 13, sur les terrains militaires de Malzeville (Nancy), Ste-Hélène (Rambervillers), voire Jolivet, domaine préférentiel de la compagnie d'instruction. Le champ de tir de la forêt de Mondon est très fréquenté.

Le 30 juillet 1988, le colonel LUCAS prend le commandement du 30. Malgré les rumeurs et les inquiétudes quant à l'avenir du bataillon, les activités demeurent intenses : manoeuvres dans les camps de Champagne, stages en CEC et activités opérationnelles dont deux séjours à Berlin: la 1ère compagnie (capitaine CATTELOTTE) du 17 novembre au 29 décembre 88 et la 2ème compagnie (capitaine BENAZET) du 15 juillet au 15 août 1989. Mission de relève exécutée aux avant-postes du monde libre. Une occasion pour tous les chasseurs d'apprécier directement ce qui distingue l'Est de l'Ouest et ... de voir le mur !
Indifférent aux rumeurs, le bataillon continue à innover : en octobre 1988, pour développer et diversifier la pratique sportive, est créé le challenge omnisports LATRABE. Le trophée, très disputé, est remporté en mai 1989 par la CCAS (capitaine BOUTON).

Le 24 juin 1989, a lieu le 1er semi-marathon de Lunéville : 400 participants. Il est organisé par le bataillon avec départ et arrivée au château. C'est un franc succès et une animation appréciée dans la ville.
Le 29 juin 89, pendant la journée des partants, le chef de corps apprend officiellement la décision de dissoudre le bataillon en 1990.
La dernière année du bataillon demeurera très soutenue en septembre 89, le 30 participe à l'exercice en terrain libre CHAMPAGNE qui le conduit des Hauts de Meuse à Mailly. C'est la dernière grande manoeuvre des X 13 qui se montreront irréprochables malgré leur grand âge.

Le 30 septembre 89, le bataillon organise sa dernière SIDI BRAHIM : une apothéose.

Présidée par le général FORAY, le chef de l'état major de l'armée de terre, en présence des généraux CLARKE de DROMANTIN (1er CA), ROQUE-JOFFRE (7ème DB), de REVIERS (4ème DAM), la commémoration de SIDI BRAHIM présente, en noctune, une reconstitution historique dont la haute qualité est soulignée par la presse, par les autorités et surtout par les très nombreux spectateurs.
Les AMX 13 quittent le bataillon en décembre, ils sont remplacés par les TRM 2000. Le 30 est réellement devenu motorisé, il travaille de plus en plus avec les hélicoptères.



Cette mesure est accompagnée du transfert :
- de la 1ère compagnie de combat au 152ème RI à Colmar,
- de la 2ème compagnie de combat au 153ème RI à - Mutzig,
- de la CAC/7ème DB au 35ème RI à Belfort.
Les archives du 30 seront reversées et le devenir du fanion et du patrimoine de tradition sera défini ultérieurement.

A ce jour, le fanion du 30° GC est gardé par 16° BC