CINQUIÈME CHAPITRE
1940 - 1945
ARMÉE D’ARMISTICE
La 11ème Division, dont le 30ème faisait partie avec le 8ème et le I6ème Bataillon de Chasseurs,, a été citée à l'Ordre de l'Armée pour sa vaillance pendant la Campagne, mais elle est alors dissoute et le 30ème Bataillon entre dans la composition de l'Armée de l'armistice.
Il tient garnison entre Limoges et Angoulême sur la ligne de démarcation entre les deux zones. Le P.C. et la C.H.R. sont à SAINT-LAURENT-DE-CERIS, la 1ère Compagnie à CHASSENEUIL sur BONNIEURE, la 2ème Compagnie à CONFOLENS, la 3ème Compagnie à ALLOUE et la 4ème Compagnie à SAINT-CLAUD.
Le Bataillon mène une vie très active. II forme une section d'éclaireurs qui s'entraîne au LIORAN dans le PUY de DOME sous les ordres du Lieutenant ROGEZ. Il se fait de nombreuses amitiés dans le Limousin et se prépare pour les années futures.
1942
Mais survient l'invasion de la zone Sud par les Allemands le 11 Novembre
1942 : l'Armée de l'Armistice est dissoute.
Le Commandant JOLY qui avait succédé au Commandant MARLIER comme Chef de Corps, le Capitaine ROGEZ chef de l'organisation de la Résistance dans l'Armée pour la Charente, le Lieutenant DE POIX qui, déporté et supplicié par les Allemands, mourra à son retour d'exil le 3 Juillet 1945, maintiennent le contact entre les Chasseurs du Bataillon et cachent les armes, les équipements, les tenues afin de les soustraire aux recherches de l'ennemi. Le Bataillon ne renonce pas.
1943
En Juillet
1943 les éléments du 30ème sont regroupés dans les maquis BIRHAKHEIM et FOCH dans la région de CONFOLENS (à CHERVE-CHATELARD). Des cadres et chasseurs des 8ème et 16ème B.C.P. se joignent à eux. L'esprit chasseur anime ces combattants sans uniforme qui ont récupéré l'armement du 30ème complété par les armes et les postes radio reçus par parachutage.
1944
Le débarquement allié attendu commerce le 6 Juin
1944 sur les côtes de Normandie. Alors l'activité du maquis devient très efficace. Elle s'exerce afin de couper les communications sur la route PARIS-BORDEAUX et de se rapprocher de la mer, isolant ainsi les unités allemandes en Normandie des réserves S.S. stationnées dans le Sud-Ouest.
Le maquis BIR-HACHEIM, commandé par le Capitaine ROGEZ, devenu Lieutenant-Colonel au titre des Forces Françaises de l'intérieur, gagne SAINTES et y forme le Bataillon de Sécurité de la CHARENTE MARITIME, le 1er Novembre 1944, ce Bataillon est transformé en 30ème Bataillon de Chasseurs sous les ordres du Lieutenant-Colonel ROGEZ. Il s'installe au quartier BREMONT D'ARS, articulé en 4 compagnies et une C.H.R. qui perçoivent les bérets alpins, la tenue bleue de tradition, les insignes chasseurs. L'instruction est menée avec vigueur car les Allemands tiennent toujours leur front de l'Atlantique autour de ROYAN.
SURVIE DU 30ème
Mais les Lorrains avaient gardé, eux aussi, un respect et un attachement profond pour le 30ème. Lorsque la poussée des troupes américaines de la 5ème Division U.S. commandée par le Général IRWIN fait fléchir la résistance allemande en Moselle, les combattants lorrains volontaires enrôlés dans les formations F.F.I. de la région de THIONVILLE et de METZ forment un autre 30ème Bataillon de Chasseurs. Leurs rangs se grossissent d'anciens chasseurs lorrains réfugiés dans le LIMOUSIN et qui veulent participer aux combats de libération de leur ville de METZ.
Un ordre du 25 octobre 1944 du Général DODY, commandant la 21ème Région Militaire, consacre la création de ce 30ème Bataillon de Chasseurs Lorrains dont le Commandement est donné au Chef de-Bataillon DU CHEYRON DU PAVILLON.
Le Bataillon fait son entrée à METZ le 23 novembre 1944, accueilli par l'enthousiasme des habitants, tandis que l'ennemi tient toujours les forts SAINT-QUENTIN, JEANNE D'ARC et DRIANT qui, au-delà de la Moselle, dominent la ville.
Le "nettoyage" de METZ est entrepris par le Bataillon qui capture les Allemands isolés mais perd un chasseur tué par un officier ennemi. Pendant le grand défilé franco-américain du 29 novembre, le fort SAINT-QUENTIN est violemment bombardé, mais ce n'est que du 7 au 13 Décembre que les assiégés se rendent. Les chasseurs participent alors à la réduction des derniers îlots de résistance autour de METZ. Ils assurent aussi de nombreux postes de sécurité sur les arrières du front U.S., tout en poursuivant l'instruction.
LES DEUX 30ème ET LEUR FUSION
1945
Après les démarches entreprises par le Commandant DU PAVILLON et le Lieutenant-Colonel ROGEZ, la fusion des deux 30ème Bataillons de Chasseurs charentais et lorrains est décrétée le 15 janvier 1945 par le Général DE GAULLE, Président du Gouvernement Provisoire. Les 22, 23 et 24 février 1945, les chasseurs venus de SAINTES sont unis à ceux de METZ et, spontanément, le Lieutenant-Colonel ROGEZ fait abandon de son grade pour devenir le Capitaine adjudant major du Commandant du PAVILLON.
[center][size=18][b]PARTICIPATION A LA FIN DE LA CAMPAGNE ET AUX FÊTES DE LA VICTOIRE
Le 11 mars, la ville de LUXEMBOURG reçoit le 30ème B.C.P. Par éléments successifs, du 28 mars au 17 avril 1945, le 30ème fait mouvement sur SARREBRÜCK où il assure de nombreux postes de contrôle filtrant les étrangers qui affluent dans la région. Procédant à la reconnaissance et à l'enlèvement de divers dépôts créés et minés par les Allemands, le Bataillon perd un chasseur tué et un blessé grave.
Au cours du mois d'avril il recueille et héberge les prisonniers et, les déportés français libérés par l'avance alliés en territoire allemand.
Le 29 avril le Bataillon est transporté dans la région parisienne à LORREZ LE BOCAGE et MONTEREAU (Seine et Marne) aux ordres du Général KOENIG, Gouverneur Militaire de PARIS qui l'inspecte le 2 mai accompagné du Commandant de Chasseurs KUGLER.
Le 5 mai un détachement composé d'une compagnie de chacun des Bataillons frères 30ème, 8ème et 16ème réanime la flamme au Tombeau du Soldat Inconnu à PARIS. Le 8 mai c'est enfin la capitulation de l'Allemagne. Le Bataillon vient cantonner à l'ECOLE MILITAIRE à PARIS afin de participer à toutes les fêtes qui marquent la fin de la longue épreuve. Il défile le soir même pendant les retraites aux flambeaux et rend les honneurs au Général DE GAULLE à l'Arc de Triomphe. Le lendemain le Bataillon est à la cérémonie de NOTRE DAME, le 10 mai à celle des Invalides, le 13 mai à la fête de JEANNE D'ARC où la belle allure des chasseurs est fort applaudie.