Bonjour DominiqueEt je vous salut Très beau document que cette lettre de démission du Commandant Driant.Commandant de Bataillon au 1er BCP (Troyes) en 1903…Il démissionna en 1906, à une époque où l’Armée était troublée par des « affaires » comme celles des « fiches ». Le Colonel Decombe qui servit avant la avant la guerre de 1939/1940 à la chefferie de Génie de Troyes avait remit au Secrétaire Général, le Colonel Wauquier de la Fédération des Anciens Chasseurs, la photocopie du dernier ordre du Btn du Cdt Driant. Le document fût ensuite remit après utilisation au Conservateur du Musée de Tradition Chasseurs, celui-ci paru dans un n° du « Cor de Chasse » datant des années 1960 (document que j’ai actuellement sous les yeux) Permettez cette question : (à laquelle vous n’êtes pas obligé de répondre) Comment avez-vous été mis en contact d'un tel document ? Maintenant un souvenir de Théodore Botrel
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LES CHASSEURS DE DRIANT "Ils étaient là deux bataillons
De fins chasseurs, nerveux et prompts
Gités dans les taillis profonds
Et la broussaille
Qui sous les ordres de Driant,
« Espéraient » depuis plus d’un an
L’heure de bondir en avant
Dans la bataille !
Un « arrosage » meurtrier
Décima le sombre hallier
Le vingt et un de février
Dix-neuf cent seize
Et l’obus en passant hurlait,
Et le sol tanguait et hurlait,
Et le bois des Caures croulait
Dans la fournaise !
Le soir enfin, comme des loups
Les boches sortaient de leurs trous
Et leur bande accourant vers nous
Est signalée ;
Et Driant leur cria de loin :
« Vivant, gueux, vous ne m’aurez point ! »
En s’élançant, fusil au poing,
Dans la mêlée !
Qu’ils sont beaux les petits chasseurs !
C’est la phalange des meilleurs
Tireurs, grenadiers, mitrailleurs
Bientôt fauchée
Sans nulle panique, sans cris,
N’ayant même plus ses abris
Dans la tranchée !
Hélas ! Hélas ! Le lendemain
A la faveur d’un coup de main,
L’ennemi barre le chemin
Là sur la crête,
Driant, dernier se retirant,
Fut aussi stoïque, aussi grand
Que Ney, jadis, et que Rolland
Dans la retraite !
Un tel chef ne sait ramper
« Oh !là ! Mon dieu ! « Dit-il encor…
Et, face aux boches, il roula mort
Dans la poussière !
Et daigne à peine à peine se courber;
Une balle s’en vint frapper
Sa tête altière ;
Il se retourna d’un effort !
[size=18]Dors fièrement, dors souriant !
La terre où tu dors, ô Driant !
Va, ne sera plus dans un an
En terre allemande !
Tes petits chasseurs, tes enfants,
Tes vengeurs demain triomphants,
Avec toi mort, entrent vivants,
Dans la légende !
T.BMichel chantriaux
Le 8e toujours debout