Bonjour à tous,
Le 19 juillet 1870, Napoléon III déclarait la guerre à la Prusse.
Voici le récit très succinct de cette guerre presque oubliée.
Son origine vient de la succession au trône d'Espagne en 1868 suite à l'abdiquation de la reine Isabelle II.
Von Bismarck
chancelier de Prusse, propose un Hohenzollern, famille régnante, sachant que la France, qui serait prise en tenaille refusera.
Sous la pression de Guillaume Ier
Léopold de Hohenzollern retire sa candidature.
Cependant, le duc de Gramont
ministre des Affaires étrangères exige du souverain prussien l'assurance qu'il ne présentera aucune nouvelle candidature.
Un aide de camp de Guilllaume Ier dit à l'ambassadeur français que le prince Léopold à confirmé par écrit son retrait et que l'empereur considère cette affaire comme liquidée.
Pa ailleurs depuis Ems, il envoie à Bismarck une dépêche relatant ces événements. Ce dernier croyant la partie perdue rédige à sa manière une nouvelle dépêche mais en termes humiliants pour la France comme pour l'opinion publique allemande, Outre-Rhin le tollé est également à son comble.
C'est la fameuse "dépêche d'Elm"
Monument commémoratif de la dépêche à Bad-Ems.
qui met le feu aux poudre.
Le 19 juillet 1870, la France déclare officiellement la guerre à la Prusse.
La guerre commence en Alsace à Wissenbourg
Charge à la baïonnette du 1er turco contre l'infanterie bavaroise.
qui sera la vraie première bataille française. Ces derniers se battront comme des lions mais en raison de nombreuses erreurs de communications la résistance sera vaine.
Mac Mahon
inconscient des lacunes et des problèmes logistiques de son armée rassemble ses troupes autour de Froesschwiller-Woerth (67) pour surveiller la route de Strasbourg et se ménager une éventuelle retraite par les Vosges.
Le 6 août, la bataille commence.
Le sacrifice des cuirassiers français, décimés,
Dite charges des cuirassiers de Reischoffen.
ne changera pas le cours de la bataille, mais il permettra la retraite des troupes françaises.
Le même jour, les Prussiens battent à nouveau les français lors de la bataille de Forbach-Spicheren(57)
La suite est tout aussi tragique.
Mac Mahon reconstitue son armée au camp de Châlons pour protéger Paris.
Napoléon III, malade, abandonne le commandement de l'armée du Rhin
* à Bazaine
et lui ordonne de joindre ses forces à celles reconstituées en Champagne, mais le maréchal ne met aucun empressement à exécuter l'ordre reçu...
Le 16 août, la victoire de Mars le Tour (57)
ne change rien.
N'exploitant pas cet avantage sur la II° Armée prussienne du prince Frédéric-Charles neveu de Guillaume Ier pour lui donner le coup de grâce ou de se replier en bon ordre sur Châlons, Bazaine prétextant un manque de munitions et de vivres, décide de se replier sur Metz entre Moselle et Orne.
Il laisse ainsi aux soldats prussiens la possibilité de continuer ver le nord-est et de barrer la route de Verdun.
Le 18 août, nouvelle erreur, dans la bataille de Gravelotte-St-Privat (57)
considérant l'enjeu comme mineur il n'engage pas le gros de ses troupes.
Ne recevant aucun renfort, le général Canrobert
occupant Gravelotte est obligé de se replier.
75.000 soldats sont tués, blessés ou disparus d'où l'expression "Ca tombe comme à Gravelotte".
Le 20 août, l'armée prussienne achève l'encerclement de Metz, l'armée française est prise au piège...
Mac Mahon est alors envoyé pour secourir Canrobert mais la III° armée prussienne à marche forcée se porte au devant de lui.
Pour l'éviter Mac Mahon remonte plus au nord vers les Ardennes pour redescendre vers Metz par Montmédy mais il a sous-estimé les forces ennemies, leur rapidité et leurs tactiques de manoeuvres.
Le 30 août, la bataille étant perdue à Beaumont (08) Mac Mahon décide de se réfugier à Sedan.
Les II° et III° ayant opérées leur jonction engagent la bataille le 1er septembre.
La défaite est vite consommée malgré la résistance héroïque de certains, épisode de la maison de la dernière cartouche à Bazeilles.
Le 2 septembre, Napoléon III dépose les armes.
Le 4 septembre, la République est proclamée.
Le gouvernement de Défense nationale met tous ses espoirs dans l'armée de la Loire.
Malgré sa victoire dans la bataille de Coulmiers (45)
et ses tentatives de marche sur Paris cela n'aboutit que sur des échecs.
Le 28 octobre, Bazaine capitule par surprise à Metz ce qui libère les troupes prussiennes qui s'ajoutent aux troupes ayant vaincu Sedan.
Une nouvelle armée est constituée commandée par le général Bourbaki
pour secourir Belfort où le colonel Denfert-Rocherau résiste toujours à l'ennemi.
Le 9 janvier 1871, une nouvelle fois, malgré le froid et la neige les soldats français gagnent une victoire sans lendemain à Villersexel.
6 jours plus tard, Bourbaki ordonne la retraite ruinant les espoirs de délivrance de Belfort, son commandant à bout de force finira par capituler le 13 février 1871.
L'armée française n'est plus que l'ombre d'elle-même, affamée, épuisée, décimée, elle se réfugie en Suisse, convention des Verrières.
En six mois la France aura perdue près de 140.000 hommes, 143.000 blessés, sans compter les pertes civiles dues aux bombardements de Belfort, Paris et Strasbourg.
Le 26 février 1871, à Versailles est signé un traité préliminaire de paix confirmé par le traité de Francfort le 10 mai 187.
La France perd l'Alsace (à l'exception de Belfort) la Moselle, deux arrondissements de Meurthe et Moselle qui sont annexés à l'Allemagne plus une lourde indemnité (5 milliards de francs-or).
En gage plusieurs département s sont occupés, le dernier soldat allemand quittera Verdun le 16 septembre 1873 !
En France s'installe alors un nationalisme revanchard, 1914 n'est plus si loin...
En conclusion, du coté français, traumatisme de la population suite aux bombardements, l'occupation, la Commune et la faillite morale et collectives des élites. Du coté allemand, cette victoire a permis l'unification du pays (vieux rêve de Bismarck) par la proclamation de l'Empire à Versailles en janvier 1871.
Sources : Jerôme Estrada "républicain Lorrain".
Wikipédia.
Et,
Amités