Bonjour à tous,
Je vous propose de suivre le 106° B.C.P. depuis sa création en mars 1915 jusqu'à la fin de sa campagne du Linge en septembre 1915.
Photo : H. Burtey.
Vous vous souvenez, à Ramscapelle, du fait d'armes du 16° B.C.P. commandé par le commandant Chenèble
Fin novembre 1914, ce dernier quitte le 16° pour raison de santé et est mis au repos.
Le 13 mars 1915, il se voit confier la mission de créer le 106° B.C.P. à la caserne des Tournelles à Paris.
Les officiers du 106°, en formation à la caserne des Tournelles.
Le 106° est formé de soldats du contingent provenant d'autres bataillons, originaires pour un grand nombre de l'Est de la France (dont un contingent provient d'ailleurs du 16°).
Les compagnies s'organisent et, pour la pette histoire, grâce à la générosité de Franc-Nohain (Maurice-Etienne Legrand, père de Jean Nohain et de l'acteur Claude Dauphin) présent à l'effectif du bataillon, permet la création de la fanfare de ce dernier qui compose aussitôt son refrain :
"Tant que Guil-laume n's'ra pas cre-vé il faudra marcher"
Le 30 mars 1915, le bataillon défile sur les Grands boulevards devant une foule "en délire"
Article de "Echos de Paris".
Le 1er avril 1915, il embarque gare d'Austerlitz pour Bourges et prend ses quartiers dans des cantonnements près du camp d'Avord à Ste Solange où commence une intense période d'instruction.
Le 13 avril 1915, le bataillon embarque pour arriver le 14 à Mirecourt (88) et cantonne à Ambacourt où le général de Maud'huy commandant de la VII° Armée l'inspecte.
Officiers du bataillon à Ambacourt.
Avril 1915, exercice de franchissement de la Moselle à Charmes.
Début mai, mouvement sur Corcieux (88).
Groupe d'officiers sur la place.
Séance d'instructions.
En relevant, au Reichackerkopf, le 63° B.C.A. le bataillon se voit confier sa première mission et connait alors son premier séjour dans les tranchée et son baptême du feu.
Il se fait remarquer par le Commandement et cité à l'ordre du Groupe de B.C.A dès son retour à Corcieux :
"Le lieutenant-colonel Lançon adresse ses félicitations au commandant Chenèble pour la belle tenue, l'entrain et la vigeur dont à fait preuve le 106° B.C.P. pendant son séjour à Stattel. Ces belles qualités sont un gage des futurs succès de nos chasseurs. Ils seront certainement dignes de leurs Anciens".
Du 7 juin au 13 juillet 1915, l'instruction se poursuit et le bataillon cantonne à Arnould, St Michel, Gérardmer où le 23 Juin il défile dans la cité.
Le 25 juin, officiers du 106° en compagnie d'infirmières anglaise pour la fête du Roi Georges.
Début juillet, cantonnement à Gerbépal.
Le 13 juillet, la bataillon reçoit l'ordre de se porter en avant et le 14 il campe près du lac Noir.
Le 19 juillet au soir, il gagne sa position au pied du Linge et se met en réserve pour l'attaque du 20 juillet.
Vue de "la Courtine" entre le "Schratzmännele" et le "Barrenkopf" que doit attaquer le 106° et participer à la deuxième attaque, la première venant d'échouer.
Photo : "Le drame du Linge" d'A. Durlewanger.
La même vue aujourd'hui.
Photo : Patrick Germain.
Le 22 juillet à 3h du matin, il gagne le boyau 3 où les compagnies s'éclatent sur leurs positions de départ.
Ses effectifs sont alors de:
1473 hommes, dont 24 officiers, 89 sous-officiers, 1360 caporaux et chasseurs et 37 mulets.
La préparation d'artillerie française commence à 4h, à laquelle l'artillerie allemande répond immédiatement, ses tirs parfaitement réglés causent des pertes à la 5°, 1°,4° compagnie du bataillon.
Au cours de cette bataille le bataillon a perdu plus de la moitié des ses effectifs !
Croquis de Patrick Germain d'après le JMO.
Le 23 juillet, il quitte le front et se rend au camp Ste. Barbe pour se réorganiser.
Le 27 juillet, le bataillon, effectifs 681 chasseurs dont 7 officiers, 67 sous-officiers et 607 caporaux et chasseurs, reviennent dans leurs anciennes positions.
Le 28 juillet, il se rend au Linge pour défendre le front du secteur s'étendant du "Collet du Linge" jusqu'à la forêt du "Lingekopf".
Le 29 juillet à 15h30, attaque du 5° B.C.P. à droite du 106°.
A 16h, une contre-attaque allemande est immédiatement repoussée.
A 17h, les allemands arrivent tout près des lignes mais l'attaque est à nouveau repoussée, les allemands laissant quelques prisonniers.
Le 30 juillet, journée calme.
Le 31 juillet, travaux de renforcement des tranchées.
A suivre...
Tous mes remerciements à Patrick Germain, sans qui ce sujet n'aurait pu exsister.
Et,
Amitiés