Bonjour à tous,
Affiche Maurice Neumont.
En ce jour anniversaire voici quelques réflexions sur cette bataille.
Elles proviennent d'articles de presse :
- Jérôme Estrada " Grand angle " du Républicain Lorrain.
- Christophe Barbier de l' Express.
Elles nous apportent une vue nouvelle sur cette " hyperbataille "
La bataille de Verdun aurait pu s'appeler la bataille de Belfort et Douaumont, fort de Vaux et le bois des Caures par Cravanches, Châtenois- les- Forges et le mont Salbert, car le commandement allemand, fin 1915, hésite longuement entre ces deux cibles hautement symboliques,
Verdun, la rive droite de la Meuse.
Belfort, la résistance de Denfert-Rochereau.
Début 1916, la situation n'est pas celle qu'espérait le général Von Falkenhayn.
La Grande-Bretagne vient de décréter le service militaire obligatoire qui a pour conséquence de pouvoir jeter des forces neuves dans la bataille.
La Russie résiste.
La population allemande, soumise au rationnement, commence à douter de l'issue du conflit.
C'est pourquoi, le chef d'état-major veut une grande victoire qui pousserait la France à engager des pourparlers de paix ou même une reddition, ce qui redorerait le blason impérial.
Pour emporter cette décision il décide de " saigner à blanc " l'armée française.
Son choix se porte sur Verdun, car il sait que le commandement français ne s'attend pas à une offensive sur cette ville et grâce à ses réseaux de renseignements il n'ignore pas non plus que Verdun est devenue une place forte très affaiblie depuis le décret du 5 août 1915 *
De plus, Verdun forme un saillant dans les lignes allemandes, leur artillerie pouvant bombarder des deux cotés.
En outre, l'état-major allemand ne crois pas devoir redouter une contre-attaque française compte-tenu de la faiblesse des voies de communications entre Verdun et l'arrière **
Enfin, Verdun est un lieu hautement symbolique pour les Allemands, en effet, c'est là, en 843, un traité partage l'empire carolingien en trois et Louis le Germanique reçoit la France orientale, communément appelée Germanie.
Certains y voient la naissance de l'Empire allemand.
Voilà donc le début de cette terrible bataille qui durera dix mois et fera plus de 700.000 victimes.
* Le fort de Douaumont est un symbole, construit à partie de 1895, renforcé en 1913, il est le plus imposant, le plus moderne et le mieux armé des forts de Verdun.
Sa garnison, forte de 500 hommes, suite au décret du 5 août 1915, a été réduite ainsi que son armement, en effet Joffre préparant son offensive dans la Somme, a besoin d'hommes et de canons, les prenant où ils se trouvent notamment dans les forts !
Donc Douaumont est commandé par l'adjudant Chenot, gardien de batterie principal d'artillerie territoriale, d'un lampiste, d'un sergent du Génie, quelques hommes construisant un observatoire, 36 artilleurs et 6 autres survivants d'une batterie écrasées la veille par les Allemands.
Le 25 février, à 17H, des éléments du 24° régiment d'infanterie brandebourgeois pénètrent dans les fossés de Douaumont puis dans les galeries, disposant sans doute de plans... la petite troupe arrive dans la cour centrale trouvant les portes ouvertes et nez à nez avec une cinquantaine d'hommes sans armes !
" Douaumont ist gefallen - Douaumont est tombé "
** La route partant de Bar-le-Duc à Verdun baptisée " Voie sacrée " par Maurice Barrès permettra la rotation des effectifs qui en dix mois, grâce à la fameuse " noria " engagera à Verdun de troupes toujours fraiches.
N'oublions pas, les chasseurs du lieutenant-colonel Driant, massacrés le 21 février en défendant le bois des Caures, recevant trois obus par seconde de 7H à 16H, qui tuent 75% d'entre eux, mais les 350 survivants stopperont 10.000 fantassins allemands pendant deux jours.
La défense de Verdun est devenu le symbole de la force militaire de la France, celui de la volonté de résister coûte que coûte et Aristide Briant dit devant Joffre et son état-major :
" Si vous abandonner Verdun, vous serez des lâches, des lâches ! Et vous n'attendrez pas longtemps pour donner votre démission. Si vous abandonnez Verdun, je vous congédie sur le champ.
Le 21 février 1916, Aristide Briand demande le recensement de la classe 18, en vue de son appel anticipé sous les drapeaux, le massacre continue...
Nous connaissons la suite !
Et,
Amitiés