Bonjour à tous,
Nous avons dans cette rubrique traité de nombreux thèmes, la marine, l'aviation, l'armée de terre, les matériels, les animaux et bien d'autres.
Nous en avons oublié un " les aumôniers militaires " .
Si l'on rend souvent hommage à nos poilus, nous oublions souvent les aumôniers militaires présents à leur coté sur le front avec qui ils partagèrent la même vie quotidienne, connurent les mêmes souffrances, les mêmes peurs, les mêmes violences et les mêmes difficultés.
Ils apparaissent aussi comme des confidents et amis auprès des poilus croyants et aussi non-croyants.
C'est pourquoi, aujourd'hui, il me semble souhaitable de les mettre " dans la lumière " afin de leur rendre une notoriété bien méritée.
Honneur à eux !
Un peu d'histoire :
Les aumôniers militaires sont régis par les Lois du 8 juillet 1880 et 9 décembre 1905(séparation des pouvoirs) et par le décret du 1 juin 1964.
Les textes précisent le droit fondamental pour chaque militaire de pratiquer sa religion.
Avant 1914, les autorités avaient déjà envisagé que, par temps de guerre, les soldats puissent bénéficier d'un soutien spécial et avaient prévue 200 poste d'aumôniers dit " titulaires ".
En août 1914, une centaine des ces postes étaient occupés par des prêtres catholiques, les autres par des pasteurs et rabbins.
Mais rapidement il est fait appel à des volontaires compte-tenu de l'ampleur de la mobilisation et de l'installation dans le temps de la durée de la Grande guerre.
En effet, depuis la loi de 1889, séminaristes, étudiants protestants en théologie et futurs rabbins n'étaient plus exemptés de service militaire et, après l'avoir effectué, étaient mobilisés, en cas de guerre, comme infirmiers oui brancardiers, ils étaient surnommés " curés sac à dos ".
Les aumôniers " titulaires " percevaient une solde correspondant au grade de capitaine, pour les " volontaires " ils furent plus tard défrayés avec des indemnités journalières !
Les aumôniers ne portaient pas alors d'uniformes, les catholiques étaient en soutanes et les protestant et juifs en costumes civils.
L'historien Xavier Boniface (auteur de " L'aumônerie militaire française 1914/1962) estime qu'il y eu durant la Grande guerre entre 800 et 1000 aumôniers catholiques et environ 30.000 combattants qui étaient pour, 19.000 prêtres, 4.000 séminariste et 7.000 religieux et novices, quant aux protestants et juifs ils auraient été entre 68 et 23 aumôniers.
Les Tirailleurs musulmans, algériens et maghrébins, ne bénéficiaient pas d'iman...
Non armés et amenés à intervenir à découvert, comme les poilus, les aumôniers payèrent un lourd tribut et se sont signalés par leur courage et leur abnégation.
On ne compte pas ceux qui furent décorés et ils furent nombreux, environ 14%, à mourir au champ d'honneur.
Trois d'entre eux, particulièrement, ont marqué l'histoire par leur sacrifice :
Le Père jésuite Louis Lenoir, aumônier du 4° R.I.C., mort le 9 mai 1917 sur le front d'Orient, alors qu'il allait réconforter un soldat avec un bidon d'eau.
Le Père assomptionniste Raphaël Retaud, aumônier du 206 R.I. fauché le 30 août 1916 à Verdun, par un obus en ramenant un blessé.
Le Rabbin Abraham Bloch, tué le 29 août 1914 dans les Vosges, tandis qu'il apportait à un soldat catholique mourant un crucifix !
Stèle d'Abraham Bloch, édifiée au col d'Anozel (Traintrux 88)
Ces trois héros mettent en lumière tous leurs frères d'armes.
Et pour la fin, un aumônier de " l'Armes bleue "
Sources: Histoire littéraire l'Europe du Nord (Xavier Boniface)
Les soutanes sous la mitraille (Bernard Marc)
Le jour du Seigneur.com
La croix magasine
Mémorial Gen Web (Cédric Hoock)
Et,
Amitiés