Le havresac

Le havresac
Il est surnommé “as de carreau” compte tenu de sa forme. Il fournit un rempart précaire aux hommes contre les obus à shrapnells lorsque la troupe fait le dos rond face à cette menace.



Le havresac modèle 1893 :
Deux bretelles permettent la mise au dos du havresac. Il est équipé de nombreuses courroies :
La courroie de sautoir (0,35 m de long). Elle retient la capote ou la toile de tente lorsque ces effets sont portés en sautoir, ou bien le manche de l’outil individuel. Sans emploi elle reste à l’intérieur du havresac. Les autres courroies sont portées en permanence à l’extérieur du havresac.
La grande courroie de charge (1,72 m de long). Servant à arrimer le gamelle et le campement collectif, elle comporte 25 trous d’ardillon.
Deux courroies de capote (0,75 m de long). Placées à droite et à gauche au sommet du sac, elles comportent 12 trous d’ardillon.
Deux courroies de côté (0,52 m de long) munies de 11 trous d’ardillon.
Le cadre intérieur est en bois. Il est habillé d’une toile.

Le contenu du havresac :
d’après la « nomenclature et poids des effets et objets qui constituent la tenue de campagne du fantassin » :
la vareuse 950 g
le havresac 1, 75 kg
la part individuelle des brosses et boite à graisse 51 g
la calotte de coton 45 g
la chemise de coton 450 g
la courroie de sautoir 30 g
la cuiller 50 g
la gamelle individuelle 400 g
une paire de guêtres en toile 140 g
le livret individuel 45 g
le mouchoir 50 g
le savon 150 g
les souliers de repos 1,025 kg
les sous-pieds de guêtres 25 g
trousse de couture 150 g
sachets à vivres 44 g
baguette de fusil 40 g
accessoires pour l’entretien du fusil 155 g
vivres de réserve pour deux jours 2,254 kg
Soit un total de 7,204 kg
A cela peut s’ajouter l’ustensile collectif ou l’outil portatif.
Avec la tenue, l’équipement et l’armement l’homme porte de 24,767 kg à 28, 426 kg.

Le havresac de 1914 :
Il est en toile cirée noircie. Au havresac nous devons rajouter ses charges externes qui sont :
Un second étui-musette contenant la paire de souliers de repos,
La gamelle individuelle,
Un ustensile de campement collectif (bouthéon, « plat à quatre », saut en toile, etc.)
Un outil individuel (pioche, hache,etc.)
En automne 1914, deux éléments sont nouveaux :
La toile de tente modèle 1897 et ses accessoires (12 août 1914) distribuée à partir de fin septembre 1914.
La demi-couverture de campement distribuée à partir d’octobre 1914.



Lefustec Pierre, sergent au 47e RI.



Le mouchoir d’instruction N°8 explique le rangement du havresac.





Le havresac du printemps 1915 :
Toujours du modèle 1893 il est de confection simplifiée. Certains détails intérieurs sont supprimés. La toile employée pour l’enveloppe est une toile cirée gris-bleu. Les cuirs restent noirs (il existe de très multiples variantes).

Le havresac de l’automne 1915 :
c’est le modèle 1893/1914. la notice du 9 septembre 1914, instaure les cuirs fauve et la couleur gris-vert pour la toile. L’habitude est prise de porter la paire de brodequins de rechange de part et d’autre du sac. Ceci est valable pour les BCP.







Le havresac du chasseur alpin :
A leur constitution, les alpins, perçoivent le havresac modèle 1882. avec l’adoption des trois cartouchières au ceinturon, le havresac se positionne plus haut sur le dos. Celui des chasseurs alpins est surmonté de la capote de la toile de tente et de la corde. Equipé du bâton ferré ou alpenstock à bec recourbé, le havresac dépasse la tête de son porteur. Cette allure vaut le surnom de « vitriers » aux chasseurs alpins.

Le havresac des chasseurs cyclistes :
Au temps de la compagnie cycliste, les hommes possédaient un ballot et non le havresac. Cet équipement suivait dans un fourgon attelé. Au cours de la guerre le chasseur cycliste portera le havresac sur la bicyclette proche du guidon.



Source :
Militaria magazine N°11 et 39
Uniformes N°86
Histoire et collections 1988

Bruno BARRIER
Les photographies appartiennent à la collection privée de l’auteur