Bonjour à tous
Adjudant-chef André BRETONParrain de la 205e promotion de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active
2e Bataillon du 3 juin 2002 au 24 janvier 2003

André Breton est né le 6 octobre 1929 à Saint-Marc dans le département du Finistère. En 1949, volontaire pour servir hors métropole, il rejoint le 10e bataillon parachutiste de chasseurs à pied (BPCP) stationné à Philippeville, en Algérie Orientale.
En août 1950, le jeune Breton fait mouvement avec son bataillon en Indochine. D'emblée, il effectue, au sein de la 1re compagnie, de nombreuses missions de reconnaissances offensives. Le 17 janvier 1951, sur la cote 101, au cours de la bataille de Vinh-yen, son unité est attaquée par un important dispositif rebelle. Le chasseur Breton se bat jusqu'à épuisement de ses munitions. Fait prisonnier, il s'évade. Ceci lui vaut d'être cité à l'ordre de la division. En mars, Breton est nommé caporal. Affecté à la 10e compagnie indochinoise de parachutistes (CIP), il est d'emblée remarqué pour son aptitude à commander, et est nommé caporal-chef à la fin de l'année. Le 25 février 1952, le caporal-chef Breton en mission dans la province de Thai-binh, est violemment accroché par un tir d'armes automatiques vietminh, à partir des lisières du village de Van Lang. Breton riposte par des tirs très précis, permettant le repli des voltigeurs de son groupe et le retour des blessés. Pour son courage et son sang-froid, il est cité à l'ordre de la division.
Le caporal-chef Breton est nommé sergent le 1er août 1952 et rejoint le 8e bataillon de parachutistes coloniaux (BPC). Volontaire pour les opérations « commando », il prolonge son séjour de six mois. Au cours de cette période, il se distingue à plusieurs reprises : le 5 décembre1952 dans la région de Tan-uyen (Sud-Viêt Nam), il réussit à dégager un groupe voisin pris à partie par des forces adverses importantes, permettant lʼévacuation des blessés et causant aux rebelles des pertes sérieuses. En janvier 1953, il fait preuve des mêmes qualités de sang-froid au combat lors du débarquement de Quy-nhon (Centre-Viêt Nam), et le mois suivant, au cours de l'opération aéroportée « Dakar » dans la région de Phan-thiet (Centre-Viêt Nam). Il est cité, pour toutes ces actions, à l'ordre de la brigade. Le 1er mars 1953, après plus de deux années en Indochine, le sergent Breton rentre en métropole. En avril 1954, alors qu'il est affecté à la base école des troupes aéroportées (BETAP) à Pau, le sergent Breton, toujours volontaire pour l'Extrême-Orient, reçoit l'ordre de rejoindre le 7e BPC à Saïgon pour deux ans.
Au terme de son séjour, il rejoint le 9e régiment de chasseurs parachutistes à Bône en Algérie. Le 12 octobre 1956, en mission de reconnaissance dans le djebel Ech-Cheffa, le sergent Breton remplace son chef de section, tué lors d'un sévère accrochage. Aussitôt, il organise la résistance avec méthode, sang-froid et efficacité. Au mépris du danger, il se porte sous le feu adverse pour secourir un blessé. Le sergent Breton est décoré de la croix de la Valeur militaire avec étoile d'argent. Le 1er janvier 1957, il est nommé sergent-chef. Le 10 mai, au djebel Tizourès, le sergent-chef Breton, à la tête de ses hommes, brise les tentatives de fuites ennemies. Le surlendemain, en tête de la compagnie, il accroche une cinquantaine de fellaghas sur un piton. Il les disperse en leur infligeant de nombreuses pertes. Une citation à l'ordre de la brigade sanctionne son calme et sa lucidité.
Fin février 1958, par deux fois lors d'accrochages, il fait appliquer des tirs déterminants au mortier, dans des conditions extrêmement difficiles, tout en coordonnant le combat à l'arme individuelle de sa section. Il est cité à l'ordre de la division. Le mois suivant, dans la zone Est du Constantinois, effectuant des tirs très précis avec ses armes lourdes, le sergent-chef Breton permet aux autres sections d'emporter un assaut décisif. Il est cité à l'ordre de la brigade. A la fin de l'année, après deux ans et demi de présence en Algérie, le sergent-chef Breton retrouve la BETAP. Le 31 décembre, il est décoré de la médaille militaire.
Le 1er octobre 1960, il est nommé adjudant. Un an plus tard, il rejoint la brigade aéroportée d'AFN stationnée à Alger. Le 1er avril 1963, l'adjudant Breton est muté au 9e RCP, puis onze mois plus tard au groupe sportif inter-armées (GSIA) à Pau. Nommé adjudant-chef le 1er juillet 1964, il termine sa brillante carrière de sous-officier après avoir servi son pays pendant quinze ans dans l'honneur et l'abnégation. Le 2 février 1980, l'adjudant-chef Breton est décoré de la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
L'adjudant-chef Breton s'éteint à l'âge de soixante sept ans à Pau. Sous-officier exemplaire, il a marqué de son empreinte tous ceux qui l'ont côtoyé, par son engagement, sa volonté ferme et calme, son sens du service de la France.