Bonsoir à tous,
Le décès de Lazarre Ponticelli nous oblige au travail de mémoire d'autant que c'est une page d'histoire qui vient de se tourner et nous n'avons pu la retenir !
Participation des unités de chasseurs à pied, alpins, cyclistes et territoriaux
31 Bataillons d’active,
31 Bataillons de réserve,
9 Bataillons de marche,
7 Bataillons territoriaux de chasseurs alpins,
10 Groupes de chasseurs cyclistes et 6 compagnies de chasseurs cyclistes
Quelques chiffres sur l'engagement des unités :
- 1914 / la Marne et l’Ourcq : 32 Bataillons + 7 Groupes de chasseurs cyclistes
- 1916 / Verdun : 40 Bataillons
- 1917 / le Chemin des Dames : 60 Bataillons
- 1917-1918 / l’Italie : 20 Bataillons
- 1918 / l’Aisne : 56 Bataillons + 3 Groupes de chasseurs cyclistes
- 1918 / la Champagne : 27 Bataillons + 4 Groupes de chasseurs cyclistes
- 1918 / la Picardie : 42 Bataillons + 4 Groupes de chasseurs cyclistes
- 1918 / la Belgique : 29 Bataillons + 3 Groupes de chasseurs cyclistes
Au cours de la Grande Guerre, les chasseurs gagnent à leurs fanions 242 palmes et les fourragères sont réparties comme suit :
- Légion d’Honneur pour 5 Bataillons,
- Médaille Militaire pour 24 Bataillons,
- Croix de Guerre pour 36 Bataillons et 5 Groupes de Chasseurs Cyclistes,
ainsi que leur surnom de
Diables bleus qui leur fut décerné par leurs adversaires, le 31 décembre 1914, à la Tête des Faux.
Pour un effectif sur les rangs de 72 000 hommes en moyenne dès juillet 1914, 82 000 d'entre eux tombèrent au champ d'honneur et méritent amplement la huitième inscription au Drapeau des chasseurs
Grande Guerre 1914-1918.
- 95 chefs de corps sont tombés au champ d’honneur ou mort des suites de leurs blessures dont 35 en 1914.
Mais le terrible et glorieux record revient sans aucune contestation au 19e BCP. Pour un effectif moyen d'un bataillon de chasseurs se situant aux alentours de 800 hommes, le 19e BCP a vu tomber dans ses rangs 8 336 hommes dont 257 officiers.
Le premier drapeau ennemi capturé au cours de la 1e GM l’a été par le 1er BCP, le 15 août 1914, au combat de Saint-Blaise, dans les Vosges. Il s’agit de l’emblème du 2e bataillon du 99e Réserve Infanterie Regiment. Le Drapeau des chasseurs est le premier à recevoir la Médaille Militaire. Il a l’honneur d’être le premier drapeau devant le défilé du 14 juillet 1917, à Paris et les autres emblèmes s’inclineront devant lui.
Le Drapeau des chasseurs se voit également attribué la Médaille italienne du Mérite de Guerre pour cette même 1e GM.
Le 27 novembre 1918, le maréchal Foch entre dans Strasbourg et atteint la place Kléber devant une foule compacte : "Alsaciens, dit le maréchal, je vous présente votre libérateur, le premier soldat de France ! " Il s’agit du chasseur Albert Séverin Roche du 27e BCA. Il a capturé tout seul plus de 1 180 prisonniers pendant la guerre".
Le général de Maud'Huy écrit une lettre aux chasseurs, au lendemain du 11 novembre 1918 :
"La tâche est achevée... mais si le bouquet est défait, les fleurs restent, fleurs de bravoure, de ténacité, de discipline.
Ces fleurs sont des Immortelles ; elles ont poussé dans les Vosges, en Alsace, sur l'Yser, sur l'Aisne, sur la Somme, en Champagne, en Artois, dans les Flandres, à Verdun, sur la Sambre, partout où il y a eu du terreau de gloire.
Mes chasseurs, restez chasseurs, toujours ; ne défroquez pas ; là où vous serez, dans l'Armée, dans la vie civile, conservez votre esprit de discipline... Pour la discipline, la tenue, la fierté militaire, quelle arme, quel Corps oserait se comparer à vous...
D'un soldat dont fait l'éloge, on dit : « Il ressemble à un chasseur ! » ; d'une troupe on dit : « Elle manœuvre, elle est tenue comme un bataillon de chasseurs ! »
Ces vieilles traditions de chasseurs d'Orléans, des chasseurs de Vincennes, il faut les maintenir. Rentrés chez vous, restez chasseurs ; ayez des familles de chasseurs, réunies, disciplinées, respectueuses du Chef.
Donnez à vos fils l'esprit Chasseur.
Quand vous ne pourrez plus, vous, servir la France, que vos fils soient là pour la défendre.
La France aura toujours besoin de Chasseurs.
L'orgueil de ma vie, mes enfants, c'est d'être appelé par vous votre "Père" ; c'est d'avoir tant et de si beaux-fils ; c'est de les avoir menés au combat ; de les avoir aimés et de savoir qu'ils m'ont aimé.
Signé : général de Maud'Huy"