Georges Pageix Médecin-major au 46° et 6° BCA.

Bonjour à tous,

Voici un nouvel épisode sur le devoir de mémoire de notre Arme.

Il s'agit de retracer la vie de Georges Pageix Médecin-major au 46° et 6° BCA.

Tout d'abord, je me dois de remercier très chaleureusement Mr. Jacques Pageix, son cousin, qui m'a donné l'autorisation de publier documents et photos permettant ainsi de perpétuer ce devoir de mémoire si important .

Avec le récit de Georges Pageix c'est aussi l'histoire du 6° que nous retrouvons.
J'ai volontairement résumé ce moment d'histoire pour n'en retenir que les faits saillants.


Jean-Baptiste Laurent Georges Pageix (dit Georges Pageix) est né le 24 juin 1880 à Beaumont (Puy de Dôme).




A 20 ans il est étudiant en médecine à Clermont-Ferrand et termine ses études à Paris où il présente le 4 juillet 1906 sa thèse de doctorat "L'étude d'un nouveau procédé d'anesthésie en art dentaire".
Il est reçu Docteur en médecine le même jour.





Engagé volontaire pour trois ans le 9 novembre 1900, il est affecté au 92° RI et demande à bénéficier de la Loi du 11 juillet 1892 lui permettant de devenir sursitaire pour accomplir ses études de médecine.
Il est mis en disponibilité le 23 septembre 1901.

Nommé médecin auxiliaire de réserve le 28 juillet 1904, il est affecté à l'Hôpital n°21 du 13° Corps d'armée, puis promu Médecin aide-major de 2°classe de réserve.

Le 16 mars 1907, il est affecté à l'Hôpital de campagne N°4  de la 63° Division d'infanterie de réserve.
Le 26 juin 1911, nommé Médecin aide-major de 1ère classe de réserve.
Le 30 juillet 1913, il est affecté à l'ambulance N°5 de la 63° Division  d'infanterie de réserve ( où il y sera incorporé lors de la mobilisation d'août 1914.)
Le 1 octobre 1913, il passe dans l'armée territoriale.

A suivre.

Bonjour à tous,
Bonjour Christian, effectivement et il le mérite bien


Mobilisé le 16 août 1914, Georges Pageix sert, comme engagé volontaire, à l'ambulance N° 5 de la 63° Division d'infanterie de réserve qui comprend cinq ambulances : 1-2-3-4-5, les trois premières marchant avec la division celle de Georges Pageix restant au service de l'arrière.




Georges Pageix porte un béret et la brassard du Service de santé.



Il faut noter que ces ambulances n'étaient pas appréciées des médecins qui se plaignaient de leur inconfort et souhaitaient obtenir des ambulances automobiles.



Dans le JMO de l'ambulance 5/63 il est aussi noté la préoccupation des Services de santé sur la lutte contre les gaz asphyxiants où l'on constate que l'on tâtonne encore notablement et réduit à expérimenter des procédés rudimentaires et peu fiables...





Du 13 août au 20 novembre 1914, l'A 5/63 passe de villes en villes Lure 'Hte-Saône) Ronchamps, Giromagny (Territoire de Belfort) Le Thillot (Vosges) puis enfin Bussang (Vosges) où elle devient HE (hôpital d'évacuation)





Le 8 novembre 1914, l'A 5/63 reçoit ses deux premiers blessés.

Puis c'est un flux continuel de blessés (le 8 janvier 1915 elle reçoit 177 blessés) provenant des combats de Uffholtz (Haut-Rhin) et de l'Hartmannwilerkopf, et l'on ne compte plus les amputations à leurs lots habituels de complications.





Le 9 février 1915, l'A 5/63 reçoit la visite du Président de la République, Raymond Poincaré accompagné de d'Alexandre Millerand Ministre de la Guerre.

Le 9 avril 1915, Georges Pageix est muté au 46° BCA pour remplacer le Médecin-major Fenel blessé et évacué.
Il prend ses fonctions le 10 avril 1915.





A suivre,


Et,
Amitiés  

Bonjour à tous,

Nous retrouvons Georges Pageix muté au 46° BCA.

Ce dernier formé à Nice est commandé par le capitaine Petetin.
Il est composé de quatre compagnies totalisant 1153 hommes et 86 chevaux et mulets.
Il est stationné au coeur des Vosges où commence pour lui une guerre de positions dans les tranchées, françaises et allemandes se faisant face, séparées seulement par une centaine de mètres.

Le 6 juin 1915, le bataillon se transporte à Raon l'Etape puis Géradmer où le 7 juin il est passé en revue par le général de Maud'huy commandant la 7° Armée.

Le 11 juin, il se rend (à pied) à la Schlucht.

Le 12 il se porte en première ligne au Gascheney devant l'AVK pour améliorer les travaux préparatoires à une prochaine offensive sur le Bois noir.



Assis contre un arbre Georges Pageix prend son repas au milieu des chasseurs du bataillon.

Le 46° est engagé le 15 juin à 14H30 au Braunkopf





Le 46° se poste en arrière des 6° et 24° BCA pour les soutenir.
Ils subissent de forts bombardements de l'artillerie lourde allemande, des attaques aux gaz et à la grenade.
Sous le feu allemand, les chasseurs doivent travailler à la pelle et à la pioche pour reconstituer les tranchées effondrées.

Le 16 juin, des fractions de la 8°Cie poursuivent les allemands se retirant vers Metzeral par les boyaux et les pentes, en cernent une partie et font environ 70 prisonniers dont un officier et un aspirant.





Les pertes du bataillon pendant ces deux jours s'élèvent à :
1 officier tué.
2 officiers blessés.
14 gradés et chasseurs tués.
131 gradés et chasseurs blessés.
10 disparus.







Le 9 juillet à 5H du matin, le bataillon est relevé et se rend au repos à Schiessroth et Sillacker.

Le 13, il organise une deuxième ligne de défense dans la région d'Altenhof  - Eichwald où la 10°Cie subit des pertes (1 tué 11 blessés) suite à un violent bombardement.

Ces combats aboutissent à la prise du Braunkopff et du Metzeral avec à la clé une citation pour le bataillon.








A suivre,


Et,
Amitiés  

Bonjour à tous,
Bonjour Christian et merci  mais rendons à César... le mérite en reviens à Jacques Pageix.

En même temps que la citation du 46° Jacques Pageix se voit notifier sa première citation :





Le 19 jillet 1915 la journée est employée à la préparation de l'attaque, conjointement avec le le 24° et le 6°, sur le Petit et grand Reichacker.

Le 20 juillet, le premier touché est le commandant du Pont, le capitaine Lallemand grièvement blessé au bras droit est remplacé à titre provisoire par capitaine Ramos de Péon (lui-même tué en avril 1917). Le capitaine Lallemand est remplacé, le 30 juillet, à titre définitif par la capitaine Vichier-Guerre.

Le 21 juillet à 2H du matin, le bataillon se porte sur Sattel-Haut.
A 8H30, il marche sur le Reichacker où il garde la position et organise la partie de terrain conquise sur ces pentes.






Source : "C.A.N.O.P.E. passé numérique du patrimoine d'Alsace".


C'est au coeur de ces combats que le 27 juillet Georges Pageix est grièvement blessé au pied par un éclat d'obus. il est évacué le même jour.

Nous abordons maintenant une période plus souriante pour notre héros.

En effet, après deux mois d'hospitalisation et de convalescence, il se marie le 11 octobre 1915 à Paris (5°)avec Marie Robillon.





Le 30 novembre, il est mis  à la disposition de la 13° Région militaire et affecté au dépôt du 3° régiment de chasseurs à cheval à Clermond-Ferrant.

Par décision ministérielle du 12 janvier 1916 n° 768, George Pageix rejoint sa nouvelle affectation Bizerte (Algérie) à l'hôpital Aïd Benda, camp des Serbes, où il sert du 24 janvier au 15 juin 1916.

A sa demande il rejoint le 4 juillet la VII° Armée puis le 4 août le 6° BCA.


A suivre...


Et,
Amitiés

Bonjour à tous,





Arrivée de Georges Pageix au 6° BCA le 4 août 1916, cantonné à Archettes près d'Epinal (Vosges) le 11, le bataillon par étapes successives, rejoint en chemin de fer Longeau (Somme).
Le 23 septembre il est engagé à Curlu (Somme) où sous les bombardements il relève le 229° RI.








Le 5, les unités se renforcent sur leurs positions sous un violent bombardement.

La nuit du 5 au 6 septembre est calme.

Le 6, commence un tir de préparation d'artillerie.

Le 12, l'attaque est déclenchée à 12H30 à partir des tranchées du bois Renette. Peu après une solide position aux abords de Bouchavesnes est prise avec 420 prisonniers et 6 mitrailleuses.





Le 14 septembre, le bataillon est relevé et rejoint son cantonnement à Vraignes (Somme) puis Criquiers (Seine-Maritime) où il s'installe au repos.




Bilan des pertes du 4 au 14 septembre 1916 !
5 officiers 78 sous-officiers et chasseurs tués,.
8 officiers 369 sous-officiers et chasseurs blessés.
43 disparus.


Le bataillon reçoit trois citations.





Georges Pageix obtient da deuxième citation eu égard à sa conduite au 46° et 6° BCA.





Appréciation de son commandant :





A suivre...


Et,
Amitiés  

Bonjour à tous,
Bonjour Christian et merci

Nous poursuivons l'épopée de notre Médecin-major.

Le 22 octobre, le bataillon est acheminé en chemin de fer, sur le camp de Suzanne (Somme) pour y occuper le 23 les baraquements.





Du 29 octobre au 2 novembre, il participe à des manoeuvres sur le plateau de Bronfray (Somme).

Le 4 novembre, il vient en soutien du 28° BCA.

Le 5 à 11H10, l'attaque est déclenchée  mais elle est stoppée devant la tranchée de Brosse où se livre un furieux combat à la grenade.

Le 6, le bataillon se déplace, c'est un véritable carnage, mais à 21H le reste du bataillon est dirigé vers des abris pour se tenir prêt à relever le 27°.

Après ces jours de cauchemars, il prend à nouveau repos à Suzanne.





Bilan des pertes du 4 au 10 novembre :
2 officiers 35 sous-officiers et chasseurs tués.
5 officiers 180 sous-officiers et chasseurs blessés.
6 officiers 187 sous-officiers et chasseurs disparus.


Le 11 novembre, le bataillon prend ses quartiers à Audicourt (?) où il est mis au repos puis passé en revue le 15 par le colonel Messigny, commandant la 6° Brigade de Chasseurs, qui remet des décorations pour les combats du 6 au 12 septembre.





Le 16 novembre, il arrive à Corcieux (Vosges) le commandant Barthélemy prenant le commandement du 6°.

Du 18 au 20 novembre, repos, le 26 le commandant Brisson prend le commandement du bataillon.

Le 3 décembre, il rejoint Plainfaing (Vosges).

Le 4, il occupe le secteur du Linge, puis est relevé par le 27° et rejoint, le 27 décembre, à nouveau Plainfaing.



Du 28 décembre au 8 janvier 1917, les jours sont consacrés au repos, à l'instruction et à l'entraînement.

Le 10, départ pour Raon aux Bois et arrivée le 12.

Du 7 février au 20 mars, il exécute différents mouvements.
Le 17 mars, le commandant Frère  (futur général) devient Chef de corps du 6°.





Le 23 mars, il débarque à Montmirail (Marne) puis le 12 avril à Romain (Marne)

Les 16, 17 et 18 avril, il effectue diverses attaques sous de violents tirs de barrages allemands.

Bilan des pertes :
4 officiers 50 sous-officiers et chasseurs tués.
5 officiers et 318 sous-officiers et chasseurs blessés.
17 disparus.

Le 23 avril, c'est la relève et le bataillon se replie près de Romain et après 6 jours de repos et d'entraînement il part le 4 mai pour Courville (Marne) et reçoit un renfort de 161 hommes pour compenser ses pertes...


A suivre...


Et,
Amitiés  

Bonjour à tous,

Voici la suite et la fin.


Du 26 au 17 juin, le bataillon livre de durs combats à Craonne.

Il quitte le 18 juin le secteur des combats et arrive le 25 à St. Thiebault (Haute  Marne) où il cantonne du 27 juin au 13 juillet, devant participer au défilé du 14 juillet.

Au cours de cette période une  troisième citation est attribuée à Georges Pageix.





Le 14 juillet, le bataillon défile avec le 27° et le 46° puis est passé en revue par Raymond Poincaré.

Le 23 juillet, il fait mouvement pour occuper un secteur du Chemin des dames.

Le 30 juillet à 8H13, l'attaque est déclenchée, parfaitement réussie, prises de postes et de tranchées.

Le 1er août, le JMO note cette journée comme des "plus calmes" mais pour Georges Pageix c'est une journée funeste.

En effet comme cette journée à l'air tranquille avec ses brancardiers il parcourt le terrain en avant des lignes afin de recueillir les blessés et les morts. Eclate alors un obus dispersant ses balles de schnarpell dont l'une atteint Georges Pageix à l'oeil gauche, le blessant griévement.











Il est évacué le jour même vers le Val de Grace puis transféré le 4 août sur l'hôpîtal auxiliaire 513 à Paris.

En convalescence du 20 décembre 1917 au 31 décembre 1918 à l'hôpital de Nice (dépôt du 6°) il est rendu à la vie civile et réformé N°1 le 30 septembre 1918, malgré de longs mois d'hôpital son oeil ne peut être sauvé.

Il travaille dans son cabinet dentaire à Paris (3°) et décède soudainement le 31 octobre 1920, très certainement affaibli par ses blessures et la perte de son oeil.





Encore un grand merci à Monsieur Jacques Pageix qui grâce à son autorisation nous a permis d'ajouter ce morceaux d'histoire dans le grand mur du devoir de mémoire.


Et,
Amitiés

Bonjour à tous,

Jean-Claude, Christian

Un grand merci pour ce très beau travail de mémoire.
Jean-Claude , mise en valeur des documents digne d'un pro !
Amitiés
Pierre

Bonjour à tous,
Bonjour Christian, Pierre et merci

N'oublions pas que le plus gros du travail a été fait par Jacques Pageix

Et,
Amitiés