Portrait d'une femme exceptionnelle.

Bonjour à tous,

Nous avons l'habitude, lorsque l'on parle des héros de la Grande guerre , de l'expression "la Nation, la Patrie reconnaissante", rien de tout cela dans le portrait sur la,courte, vie de Nicole Girard-Mangin, pourtant elle est tout simplement l'unique femme médecin affectée au front !

Voici son portrait.



Le curieux uniforme porté par Nicole Girard-Mangin sur les photos est du au fait que l'Armée française n'avait pas prévue d'uniforme d'officier pour les femmes, elle a donc portée un uniforme d'officier féminine britannique !


Nicole Mangin est née le 11 octobre 1878 à Paris d'une famille d'origine argonnaise.
Elle fait ses études secondaires au lycée Fénelon à Paris.





En 1869, elle est admise à l'externant  des Hôpitaux de Paris puis se marie et devient Mme Nicole Girard-Mangin , abandonne ses études, a un fils et en 1903 divorce et reprend ses études, passe sa thèse en 1909 qui porte sur "les poisons cancéreux"

En 1910, elle représente la France au Congrès internationale de Vienne.





En 1914 elle prend la direction du dispensaire anti-tuberculeux de Baujon (Nord)

A la déclaration de guerre elle se porte volontaire sous le nom de Dr Girard-Mangin et est mobilisée le 2 août 1914 suite à une erreur de l'administration qui la mobilise sous le nom de Dr Gérard Mangin...

Malgré de nombreuses réticences de tous ordres, dues à sa condition féminine mais l'armée manquant fortement de médecins, elle est affectée au 20° régiment de marche et rejoint l'hôpital thermal de Bourbonnes-les-Bains où elle reçoit un train de 1073 blessés dont elle s'occupe avec un grand dévouement.

Puis elle demande sa mutation à Reims mais est affectée à Verdun, avec le grade de médecin auxiliaire, au début de l'hiver 1915 pour faire face à une épidémie de tiphus.

En ce début d'année 1916, le front est calme à Verdun mais le 21 février à 7h de matin l'offensive allemande se déclenche. C'est l'enfer que l'on connait.

Elle refuse d'obéir à l'ordre d'évacuation ne pouvant se résoudre à abandonner les neuf blessés dont elle à la charge.
Elle prend la tête d'un convoi afin de les évacuer à Clermont-en-Argonne, sous la mitraille, elle est d'ailleurs légèrement blessé au visage par un éclat de mica.

Puis elle rejoint l'hôpital de Vadelaincourt (Meuse) et servira ensuite dans différents hôpitaux.

En décembre 1916, elle est nommée médecin-major et prend la direction de l'hôpital "Edith Cavell"





pour y former des infirmières.



Nicole Girard-Mangin  donnant une leçon.


Après la fin de la guerre en 1919, elle s'investit dans la Croix-Rouge et participe à la création de la Ligue nationale contre le cancer.
Elle est sollicitée pour une tourné de conférences aux Etats-Unis, Canada,Australie et Nouvelle-Zélande, sur le rôle des infirmières militaires pendant la guerre.

Le 6 juin 1919, elle est retrouvée morte , à coté de sa chienne Dun (diminutif de Verdun)



d'une overdose médicamenteuse;
Elle se serait suicidée après avoir découvert qu'elle était atteinte d'un cancer incurable !


En mars 2015, la Poste lui consacre un timbre.




En avril 2019 elle est marraine de la 45ème promotion de l'IRA de Metz.

Elle n'a jamais reçue ni citations ni décorations...

Elle méritait quand même d'un petit morceau du devoir de mémoire.






Sources : Nicole Girard-Mangin au coeur de la Grande guerre-Verdun-Meuse.
Nicole Mangin une lorraine de coeur dans la grande guerre-Jean-Jacques Schneider.
François Stupp.
Le Souvenirs français-Issy les Moulineaux



Et,
Amitiés