BATAILLONS DE CHASSEURS

Et des anciens DIABLES BLEUS du 30°BCA, 30°BCP, 30°GC
 
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 1916, le 6e débarque à Corfou.

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Pierre TERRASSON
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MessageSujet: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyVen 22 Juin 2012 - 9:47

Bonjour à tous,

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1916, le 6e débarque à Corfou avec des éléments de l'armée Serbe, sauvés par la marine française.
Durant deux mois, jusqu'au 10 mars, les chasseurs vont cantonner dans cette île qui semble paradisiaque. Je ne connais pas les buts de cette mission.


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L'Achilléion, demeure de l'Empereur Guillaume II qui vient de s'enfuir, cette superbe résidence a également appartenu à l'Impératrice Sissi . Le drapeau français flotte sur la résidence le 11 janvier 1916, le palais est gardé par les chasseurs du 6e.
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L'Achilléion aujourd'hui, magnifiquement conservé.
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La porte d'accès à la résidence gardée par les chasseurs
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Les véhicules abandonnés par l'Empereur.
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Un endroit éminemment important de la vie du chasseur !
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Les appartements privés de Guillaume II, sous scellés et sous bonne garde.
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L'un des deux cachets a été apposé par le régisseur de Guillaume II.
Les autres pièces du palais ont été aménagées en chambres d’hôpital.
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Dans la vieille et impressionnante citadelle.
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En ville.
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Magnifique statue d'Achille. Le chasseur au pied d'Achille donne une idée de la hauteur !
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Achille aujourd'hui.
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Une belle coupole.
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Toujours bien conservée.
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La coupole au premier plan, la vieille citadelle au fond.
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Quelques magnifiques sculptures et muses, qui semblent beaucoup intéresser les chasseurs.
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Un peu de douceur bien méritée.
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Achille agonisant, blessé au talon par Paris.
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Achille aujourd'hui.
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Partout ou ils sont envoyés, les chasseurs trouvent toujours le moyen de crapahuter sur les hauteurs... Very Happy
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Au pied, le petit port où les chasseurs ont débarqué de nuit.
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La Mission Française du Général Mondésir.
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Avec Monseigneur Bolo.
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Le mulet fidèle, sous toutes les latitudes.
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Photos couleurs, web
Photos N&B, Ministère de la Culture.

Si vous avez des renseignements complémentaires, ils seront les bienvenus !

Amicalement
Pierre


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1916, le 6e débarque à Corfou. MedOff


Dernière édition par Pierre TERRASSON le Sam 23 Juin 2012 - 7:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyVen 22 Juin 2012 - 15:30

Bonjour,

Pierre, je n’ai pas trouvé grand chose.

Le JMO n’est pas loquace

1916, le 6e débarque à Corfou. SHDGR__GR_26_N_817__011__0004__T1916, le 6e débarque à Corfou. SHDGR__GR_26_N_817__011__0005__T

L’historique sur le site du Chtmiste ne donne pas beaucoup plus d’informations

http://chtimiste.com/batailles1418/divers/historique6bca2.htm

Amicalement

Gilles ROLAND

Sources : SGA/DMPA/Mémoire des hommes
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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyVen 22 Juin 2012 - 16:44

Bonjour à tous,
Bonjour Pierre et Gilles.
Voici un petit complément d'informations sur le Général Jean de Montdésir.
Quant à Monseigneur Bolo, son frère fût fusiilé le 17/4/1918 au fort de Vincennes après être passé en Conseil de Guerre à Paris, pour malversations financières avec l'ennemi surpris2 ( on ne rigolait pas avec ces choses là à l'époque ). Toujour source Wikipédia.
Et,
SalutS

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1916, le 6e débarque à Corfou. 16131916, le 6e débarque à Corfou. MedOff " Periculare sed Permanere - Endurer pour Durer "1916, le 6e débarque à Corfou. Sans_t34
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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyVen 22 Juin 2012 - 16:47


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1916, le 6e débarque à Corfou. 16131916, le 6e débarque à Corfou. MedOff " Periculare sed Permanere - Endurer pour Durer "1916, le 6e débarque à Corfou. Sans_t34
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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptySam 23 Juin 2012 - 8:13

Bonjour à tous,

Gilles, Jean-Claude, Christian,

Un grand merci à vous deux pour ces précisions. cheers bravo
On en sait donc un peu plus sur cette mission peu banale, d'aide à l'armée Serbe.

Christian, après le stage prolongé auprès d'ossements de poilus de 14, j'ai éprouvé le besoin d'aller chercher un endroit plein de douceur et de grand air ! Very Happy Very Happy
Si tu vois ce que je veux dire... ! Very Happy
Merci à toi !

Amicalement
Pierre


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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyDim 24 Juin 2012 - 10:41

Bonjour à tous les intervenants du 6e BCA, SalutS

Sous la 4e photos, le mat est le drapeau tricolore est bien visible.

Question : Quelqu’un se rappelle t-il d'avoir aperçu cette couronne dans la salle d'honneur du 6e BCA,
et depuis la dissolution de celui-ci ou se trouve la dite couronne ? pense
Christian ? livre
Bonne journée
" Marabout "

1916, le 6e débarque à Corfou. Img32512


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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyDim 24 Juin 2012 - 15:55

Bonjour à tous,

Michel,

Merci pour ce document qui nous en apprend davantage sur la mission du 6e. cheers
Qui pourra nous dire ou se trouve la couronne et la prendre en Photo ?

Amicalement
Pierre

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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyDim 1 Juil 2012 - 9:14

Bonjour à tous

Pour étoffer un peu les photos du 6 à Corfou. je rajoute un peu de texte qui permettra de pouvoir expliquer se qu' a été la mission du 6 sur cette ile.
la base de se récit à bien sur été le JMO auquel a été rajouté différent témoignage que j'ai pu récupérer. bonne lecture:
Dimanche 9 Janvier 1916.
Nous laissons 20 chasseurs malingres ou en instance de changement de corps, au départ des isolés de Bizerte.
A 4 heures du matin, le réveil a lieu et le groupe quitte ses cantonnements de la caserne Farre et du camp Ouest à Bizerte en quatre fractions constituées pour chaque croiseur. Le 1er détachement est constitué sous le commandement du chef de bataillon Meullé-Desjardins à bord de « l’Edgar Quinet ». Il se compose de l’état major du groupe (une moitié), de la 3eme Cie, de la moitié de la S.H.R et de la ½ Batterie.
Le 2eme détacht à bord de « l’Ernest Renan » sous le commandement du capitaine adjudant major Thévenot est composé de la moitié de l’E.M de la moitié de la S.H.R et des 1ere et 4eme Cies, d’une section de Mses et de la moitié de la Bie.
Le 3eme détacht (capitaine Ance) à bord du « Jules Ferry » se compose de la 6ème Cie et d’un détachement de la batterie.
Le 4eme détacht (capitaine Barthélemy) à bord du « Waldeck Rousseau » est composé des 2eme et 5eme Cies d’une section de Mses et des conducteurs du TR.
L’embarquement commence à 6 h du matin sur le quai de Bizerte. Les troupes sont transportées à bord des croiseurs, qui sont mouillés dans le lac de Bizerte, par des chalands. L’embarquement effectué très rapidement et dans de bonnes conditions est terminé à 8 heures.

10h20 – le croiseur « Edgar Quinet » suivi à une heure d’intervalle par chacun des autres croiseurs de la division quitte le port de Bizerte. Notre départ sera accompagné par les équipages des divers bateaux aux mouillages au garde à vous et au son de la Marseillaise et de la Sidi Brahim jouées par les musiques des bateaux portant un amiral. L’instant a été fort en émotions. La 1ere journée du voyage se passe sans incident.
Lundi 10 Janvier 1916.
16h – le torpilleur « Arbalète » et le croiseur « Lavoisier » rejoignent « l’Edgar Quinet », des plis leur sont remis par l’amiral cdt la division, ils s’éloignent dans une direction inconnue.
17h – Vu de la terre. La suite du voyage se poursuit sans incident.
21h – la division légère arrive en vue de l’île de Corfou, tout feu éteint.
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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyDim 1 Juil 2012 - 9:27

(suite )
Mardi 11 Janvier 1916.
L’île de Corfou jouit d’un climat très doux, rappelant celui de la Côte d’Azur, l’hiver y est presque inconnu, la partie Nord est très accidentée. De tous les points de l’île on aperçoit le plateau aride du Panthokrator, qui est le sommet le plus élevé de l’île ; elle produit en abondance du vin, des oranges et autres fruits, ainsi que du maïs.
La ville de Corfou, qui compte prés de 200 000 habitants est plutôt sale, les rues sont étroites et tortueuses, seul la promenade de l’esplanade est bien tenue.
A 4 kilomètres au sud de la ville, dans un site charmant, se trouve le village de Gastouri, sur le territoire duquel est construit l’Achilleon.
2h20 – les croiseurs jettent l’ancre en face de la ville de Corfou ; à bord, depuis une heure le groupe alpin est sous les armes et tout est prêt pour que le débarquement s’effectue rapidement.
2h45 – le chef de bataillon commandant, le lieutenant de vaisseau Avis, l’aspirant Samsom de « l’Edgar Quinet » prennent place dans la première chaloupe avec un petit détachement de matelots arrivé à quai, le chef de bataillon trouve les consuls des nations alliées qui le mettent rapidement au courant de la situation dans l’île, il procède sans tarder à l’arrestation des espions et personnages suspects, dont le chef de l’espionnage allemand Rhomboer. Ces arrestations se produisent sans incident ; les prisonniers sont immédiatement gardés à quai en attendant qu’on les envoie sur un croiseur.
3h15 – le débarquement du groupe commence, successivement les divers détachements se forment sur la darso ( ???) Pour exécuter la mission qui leur a été confiée.
3h25 – le chef de bataillon estimant que l’occupation de l’Achilléion doit se faire sans retard et n’attendant pas que le détachement qui doit le faire soit complètement débarqué forme un petit groupe sous le commandement du lieutenant de vaisseau Avis et de l’aspirant Samson, composé de sapeur, de matelots torpilleurs et mineurs munis d’explosifs et d’engins de destruction. Le détachement part immédiatement dans 3 automobiles.
3h30 – les bureaux des postes télégraphes sont occupés, les consulats allemand et autrichien sont gardés par des sentinelles placées aux issues.
Un détachement de la 3eme Cie empêche toute personne de sortir de la ville.
La caserne de la citadelle, reliée à la ville par un pont qui a été occupé dés l’arrivée, se trouve complètement isolée ; aussi, grande est la surprise des soldats grecs, qui logent presque tous en ville, quand, voulant regagner leur caserne, ils en sont empêcher par les chasseurs qu’ils croisent la baïonnette et ne laissent passer personne.
3h40 – le préfet des îles ioniennes arrive sur la place du port et demande à parler au commandant des troupes Françaises débarquées. Le chef de la police grecque l’accompagne. Ils sont conduits au chef de bataillon commandant. Aussitôt en présence du commandant, le préfet exprime son étonnement d’un débarquement des troupes françaises sur une île grecque et proteste énergiquement contre pareil acte de la part de la France en violation, dit-il de la foi des traités et de la déclaration de neutralité de la nation grecque. Il renouvelle par deux fois sa protestation ; le cdt lui répond courtoisement qu’il prend acte de ses déclarations et ajoute qu’ayant reçu une mission à remplir, il l’exécute. Sur cette réponse le préfet s’incline et se retire..
Le débarquement continue dans les meilleures conditions.
4h – tout le groupe est débarqué. Le débarquement des voitures, des vivres et du matériel se poursuit très rapidement un détachement formé par les 2ème et 6ème Cies et 1 section du peloton de mitrailleuses se dirigent rapidement sur l’Archillérion.
Un détachement de la 5eme Cie part occupé le poste de T.S.F à Sidari.
La ville est calme, quelques curieux commencent à venir regarder le débarquement.
8h30 – le capitaine adjoint au commandant des troupes grecques en garnison à Corfou se présente au cdt et lui remet une protestation écrite de son chef. Le commandant la prend et lui en donne reçu.
9h – la population ne montrant aucune mauvaise disposition à notre égard, le commandant fait exécuter par la fanfare du groupe l’hymne grec, puis la Marseillaise qui sont acclamés et suivi d’un tonnerre d’applaudissement, par la foule des curieux, la fanfare joue ensuite la Sidi Brahim et deux autres morceaux.
9h15 – le lieutenant de vaisseau Avis arrive de l’Achilléion, et rend compte de sa mission. A leur arrivée à la porte du château les gardiens surpris par l’arrivée des français ne voulurent tout d’abord pas ouvrir, mais voyant que la force serait employée, s’ils persistaient dans leurs refus, ouvrirent et furent immédiatement arrêtés, une perquisition rapide commença mais ne donnas aucun résultat.
L’usine qui fournissait la force électrique au château fut aussitôt occupée.
Le port du petit village de Gassouri fut reconnu, aucun sous-marin ne s’y trouvait.
Le détachement des 2eme et 6eme Cies arriva vers 6 heures et l’occupation fut rendue complète, la 6eme Cie partit immédiatement pour Benizza.
9h30 – le capitaine Ance rend compte que rien de suspect n’a été trouvé au petit port de Benizza. Une section est laissée à ce village et le reste de la Cie va cantonner à l’Achilléion, avec la 2eme Cie.
10h30 – le débarquement est complètement terminé sans aucun accident, ni incident. Les croiseurs lèvent l’ancre et disparaissent bientôt à l’horizon.
Le reste de la journée se passe sans incident, la population grecque ne manifeste ni sympathie, ni hostilité.
En milieu d’après midi, nous allons avec les mitrailleuses rejoindre la Cie qui est au château et qui a déjà hissé nos trois couleurs à la hampe du pavillon, qui est encore surmonté de la couronne du Kaiser.
La Cie est logée dans une dépendance, grand immeuble aux nombreuses chambres, luxueusement aménagées, salles de bain, douches, électricité rien ne manque. Le château lui-même n’a rien de remarquable beaucoup de peintures flairant le boche. Jardin et terrasses encombrées de nombreuses statues représentant des muses, déesses etc.
17h – le commandant grec de la place autorise les troupes françaises à cantonner au Fort Neuf. Des postes sont installés dans les différents points de la ville. Nuit sans incidents.
Mercredi 12 Janvier 1916.
Il est procédé pendant cette journée à l’installation des troupes. Le groupe fournit des postes à différents points de la ville.
L’île de Vido en face du port de Corfou est occupée par une demi-section d’infanterie et 1 pièce d’artillerie.

Jeudi 13 au Samedi 15 janvier 1916.
Continuation de l’installation des troupes pas d’incident à signaler. Nous allons rester là jusqu’au 31 janvier. Pendant que les sections de la Cie occupent Venitza village au bord de mer et l’usine électrique du château prés du même endroit. Avec nos mulets nous allons tous les après midi faire une promenade de trois heures à cheval. Nous parcourons la campagne Serbe visitant les curieux villages de Kaslourie, Sefkinos, Kastellanis.

Dimanche 16 Janvier 1916
La 3ème Cie va occuper Vido, et commence la préparation des emplacements de camps pour l’armée serbe qui va être rapatriée par les nations alliées et réorganisée dans l’île de Corfou.

Lundi 17, Mardi 18, Mercredi 19 Janvier 1916.
Une partie de la mission militaire française dont le chef est le général de division de Mondésir arrive le 18 à Corfou sous le commandement du lieut. Colonel Brouhaud.
Par ordre ministériel du 18 janvier le groupe alpin quitte l’armée navale et passe sous les ordres du général de Mondésir dont le représentant à Corfou est le Lt Colonel Broussaud.
Aucun incident ne se produit pendant cette période. La population se montre absolument neutre vis à vis des français.

Jeudi 20 au Lundi 31 Janvier 1916.
Pendant cette période les troupes serbes arrivent chaque jour dans l’île par d’importants détachements. Des camps leur ont été préparés par les soins du groupe alpin (6eme Baton et Batterie) à Govino, Ipsos inférieur, Ipsos supérieur, elles s’y installent.
L’état d’épuisement et de misère des malheureux soldats serbes est extrême… ils n’ont sur le dos que des loques, sont rongés de vermine et n’ont pas mangé d’aliments dignes de ce nom depuis plusieurs semaines. Aussi, le typhus et le choléra font-ils parmi eux de terribles ravages ; tous les chasseurs les aident de leur mieux. Un médecin major du Waldeck Rousseau et le médecin auxiliaire Duyacher, du 6ème bataillon, font preuve d’un dévouement inlassable.
Une demi-batterie et un peloton de la 4ème Cie en assurent la police sous le commandement du capitaine Baud, de la 46eme Batterie.
L’île de Vido fut choisie, pour l’isolement des malades dysentériques, les malheureux Serbes ont à peine la force de débarquer.
Quelques-uns uns tombent à terre et doivent être transportés sur un brancard. La plupart sont muets, squelettiques, courbés sous le poids de leur défaite et des fatigues sans nom qu’ils ont endurées, vêtu de lambeaux de capotes kaki, les pieds plus souvent entourés de morceaux de toile que de chaussures.
Tout ce monde se répand en désordre autour du débarcadère. Détail particulier, même ceux qui peuvent à peine se traîner, conservent leurs fusils, dont ils se servent comme baton de soutien.
Les brancardiers serbes, aidés des chasseurs du bataillon, transportent tous ces malheureux dans les locaux disponibles. Tous les officiers du bataillon font rassembler avec peine les soldats serbes pour les conduire aux deux camps : l’un au promontoire Nord de l’île, l’autre dans un vallonnement à l’Est. Là, ils reçoivent des toiles de tentes fournies par le bataillon et montent leurs tentes individuelles.
La dysenterie, le manque de nourriture et la fraîcheur des nuits de janvier sèment la mort dans ces camps. Vers le 23 janvier il en mourait quarante par jour ; à la fin du mois, ce chiffre est monté à cent cinquante.
Mais de nouveaux soldats Serbes, arrivent des côtes d’Albanie, comblent rapidement les vides ; L’île de Vido en contint jusqu’à 7000 dans ses camps.
Misérable aspect que celui de ces camps, où les soldats serbes cherchent à réchauffer leurs membres rigides, en allumant des feux qu’ils entretiennent sans cesse, même par les jours ensoleillés et brûlants.
Pour calmer leur soif, on en voit plus d’un déterrer l’herbe des talus et la manger avidement. Le seul puits de l’île est l’objet d’un siège en règle, qui nécessite la présence d’un poste de chasseurs. Sur les rares plages on rencontre ces malheureux, accroupis, creusant avec leurs mains, non loin de la ligne des vagues, des sortes de puisards dans lesquels l’eau de mer arrive filtrée par le sable ; ils la boivent au fur et à mesure. Pour apaiser leur faim, ils vont jusqu’à essayer de déterrer les trous à ordures de la compagnie de chasseurs, pour y chercher quelque nourriture.
Dans la mesure du possible, on les place, à part les plus fatigués, dans les rares bâtiments de Vido ou à l’infirmerie, où l’on panse les ulcères qui couvrent souvent tout le corps de ces malheureux. Nombreux sont ceux qui marchent sur plusieurs grosses ampoules suppurées, développées sous la plante des pieds.
Dans le coin des dysentériques graves, groupés sur un peu de paille, dans les étroits locaux existants, ils sont environs 800, étendus les uns à côté des autres, dans un tel état d’émaciation et d’affaiblissement, qu’il faut souvent les secouer avec force pour distinguer les moribonds de ceux qui sont déjà morts.
Pour ces malades, et pour les quelques milliers des camps, la compagnie du 6ème dut s’ingénier à utiliser le riz fourni par l’intendance en assez grande quantité. Avec des moyens de fortune, un minimum de nourriture saine fut ainsi assuré aux serbes de l’île de Vido, en attendant l’arrivée de la mission française.
La compagnie du 6ème aide les quelques brancardiers serbes recruter dans les camps, dans leur travail qui consiste à transporter et à enterrer les morts dans d’immenses fosses que l’on creuse au sud de l’île.
Mais une épidémie de choléra s’est déclarée peu après l’arrivée de la mission française, le chiffre journalier des morts s’élève jusqu’à 200. l’inhumation de tant de cadavres devenant impossibles, un navire hôpital français, le saint François d’Assis, fut chargé d’aller les immerger au large du canal d’Otrante.
Le 29 janvier funérailles à Corfou de M. Théodoki, ministre grec de l’instruction publique. Deux compagnies et la fanfare rendent les honneurs au défunt, grand officier de la légion d’honneur.
Le même jour, le général de Mondésir arrive à Corfou, il en repart le 31 janvier.
Tel fut à peu prés le travail des premiers jours à Vido, c’est à dire du 17 au 31 janvier, date à laquelle la mission française commence à fournir le personnel et le matériel nécessaire.
Des baraques en bois à double épaisseur, du modèle « Adrian », des tentes « Bessonneau » s’élèvent un peu partout, grâce à l’activité des chasseurs et permettent d’aliter les malades serbes.
Le Lazaret (îlot situé au Nord de Vido) est utilisé qu’au début de février par la mission française pour y faire passer aux douches et habiller de neuf la majeure partie de l’armée Serbe bien portante. Quelques marins sont affectés au fonctionnement de l’étuve humide. Des chasseurs sont préposés à la police générale, et à la distribution du linge propre et neuf. Le médecin auxiliaire du 6ème bataillon le docteur Duvacher supervisant l’ensemble.
Il passe de 500 à 1000 hommes par jour, habillés en bleu horizon ou en kaki, qui sont ensuite dirigés par bateaux vers les camps de Corfou.
La compagnie est relevée par une section de la 1ère. Nous rentrons à Corfou.
Mardi 1er au Samedi 5 Février 1916.
Confirmation du service de place fourni par le groupe. Les unités disponibles font autour de la ville de Corfou des exercices de détails.
Le 2 février, je suis désigné pour venir avec deux camarades à huit kilomètres de la ville à Govino petit village auprès duquel on avait fait des débarcadères pour les troupes Serbes qui arrivent depuis janvier en grand nombres. Nous assurerons leur ravitaillement pendant 14 jours.
Le 4 février la 1ere Cie est détachée tout entière dans le sud de l’île à Braganiotika pour la préparation de camps à l’attention de 3 divisions Serbes.
Dimanche 6 Février 1916.
Il fait un temps gris. Le soleil qui semblait ne pas vouloir nous quitter, a disparu derrière les nuées sombres descendant des montagnes neigeuses d’Epire. Dans Corfou l’animation est intense, soldat en tous genres, alpins, coloniaux, ambulanciers, mêlés au serbes habillés de neuf ou encore loqueteux.
En arrivant au port, une musique étrange m’arrête. Je ne reconnais pas les marches entraînantes de la fanfare du 6ème. C’est plutôt une musique douce et mélancolique qui résonne à mes oreilles. Je m’approche et je vois une compagnie Serbe qui a formée les faisceaux et dont la musique joue au milieu d’un cercle de soldat français. Ils sont là pour accueillir le prince héritier Alexandre de Serbie qui arrive à Corfou ; les honneurs lui sont rendus par la fanfare, les 3eme et 6eme Cies. Le régent de Serbie passe en revue nos hommes puis la compagnie Serbe qui pousse d’un seul cœur un hourra de bienvenue à son prince. Il visite l’installation sanitaire de Vido, et la trouve admirablement organisée.
Il en profite pour remercier Mgr Bolo, aumônier du Waldeck Rousseau, qui se dépense sans compter, ainsi que les Alpins menés par le Sergent Louis Barde, qui émus par l’affreuse misère de ces pauvres soldats mourant de privations sans avoir connu la fièvre des combats, travaillent sans relâche en ce lieu empesté, pour que tous les morts aient une sépulture.
Lundi 7 Février 1916.
Le capitaine Pauchard du 154eme Régt d’infanterie est muté au 6eme Bataillon de chasseurs ; il est affecté à la S.H.R comme commandant d’unité.

Vers le 10 février, le Lazaret change d’utilisation et est affectée aux contagieux graves.
Le 14 Février des camions Anglais viennent nous remplacer, nous quittons Govinos pour rentrer sur Corfou.
Le 15 février le général de Mondésir arrive à Corfou et prend la direction de la mission militaire française auprès de l’armée Serbe.
Le 16 février, nous sommes de nouveau cantonnés au fort.
Un jour je suis chargé d’accompagner le ravitaillement pour une section sur l’ile de Vido, servant de Lazaret aux malades. Je pus me rendre comte avec écœurement de la façon dont sont traités ces pauvres hommes.
Le 22 février marche de bataillon..
Le 23 février, la 2eme Cie envoie une section à l’île de Fano (90 km N.E de Corfou).
Le 24 février prise d’armes et revue par le général de division de Mondésir qui remet la médaille militaire au chasseur Cabannes de la 2eme Cie du 6eme Bataillon.
Accompagnée de la citation suivante :
« Chasseur extrêmement brillant au feu, au combat du 8 septembre 1914, blessé au cours d’une contre attaque de quatre coups de baïonnette et d’une balle, est resté pendant trente six heures sur le terrain occupé par l’ennemi, a simulé le mort pour ne pas être fait prisonnier et, grâce à une ruse, a traversé les lignes allemandes, pour venir retrouver ses camarades. A été blessé une deuxième fois le 3 juin 1915, et a demandé instamment à revenir sur le front pour la troisième fois »
Rien à signaler durant le reste du mois de Février.

Mars 1916.
Pendant le mois de mars le groupe assure toujours le service de places de la garnison une Cie est entièrement prise par ce service chaque jour. Les autres unités font des exercices de détails aux environs de Corfou.
Nous promenons pendant trois jours les mulets, puis trois jours les chevaux.
Le 9 mars prise d’armes et revue passée par le général de Division Bosniaque et Herzegoviniens. Des dissidents de l’armée Serbe sont réunis par les soins du bataillon sur l’ordre de la mission militaire française à Govino, où ils sont organisés en un bataillon spécial sous la direction du capitaine Barthélemy de la 2eme Cie qui est chargé de leur instruction militaire.
Le 14 mars retour à Govino avec neuf muletiers. Régulièrement nous allons ravitailler à 500 mètres du notre, un camp de 1200 à 1300 Monténégrin qu’on instruit pour en faire un bataillon.
Nous sommes le 23 mars ce travail dur depuis que nous sommes ici.
Dimanche 26 mars je descends à Corfou avec un muletier pour transporter le matériel d’une section qui avec une autre de la 1ère Compagnie vont assurer les divers services de gardes, pendant les trois jours que durera l’absence du bataillon. Au retour à Govino pluie tout le long de la route.
Les 27, 28 et 29 mars, les unités disponibles du groupe font la reconnaissance du Pantokrator.

Avril 1916.
Les 11, 12 et 13, marche du bataillon et reconnaissance du monastère de Pléokashizza.
Par décret du 4 avril 1916, le chef de bataillon Meullé Desjardins est promu Lieutenant Colonel.
14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, reçu un courrier
Le 21 avril, le 10ème Bataillon Territorial de Zouaves venant de Salonique arrive à Corfou pour remplacer le bataillon qui doit rentrer en France.
Pâques je vais souper avec Hubert et Rey au village de Govino, salade, agneau, œufs durs, fromage, vin blanc, cout 2f .05. Le matin la messe a été donné par un brancardier de l’hôpital Franco – serbe installé près du camp.
Le 24 avril le ministre de la guerre de Serbie envoi au général de Mondésir la lettre suivant :
« Ministre de la guerre de Serbie à son excellence le général de division de Mondésir chef de la mission militaire française auprès de l’armée Serbe à Corfou.
Je viens d’être informé que le 6ème bataillon de chasseurs alpin partira prochainement de Corfou et qu’il se séparera de l’armée Serbe à laquelle il a été attaché voilà bientôt 3 mois.
Cette séparation est un moment plein d’émotion pour chaque soldat Serbe. Les Chasseurs ont en effet, pendant leur séjour à Corfou, gagné les cœurs des soldats Serbes et de leurs chefs, par leur dévouement inlassable envers leurs camarades Serbes et ceux ci ne pouvaient assez exprimer leurs sentiments de reconnaissance et d’amour pour leurs braves camarades français car le 6ème Bataillon de chasseurs alpin, digne représentant de la belle et courageuse armée française notre grande alliée, accueillit les soldats Serbes au moment de leurs plus cruelles souffrances, provenant de longs combats acharnés contre un ennemi trois fois supérieur en nombre et de cette dure retraite pendant laquelle ils mouraient de faim.
Les chasseurs ont transporté dans leurs bras les soldats Serbes épuisés et mourants, sans se préoccuper nullement de ce qu’un grand nombre de soldats Serbes étaient atteints de maladies contagieuses les plus graves ; Ils leurs portaient leur équipement et leur donnaient la plus grande partie de leur pain.
Dans les rangs de l’armée Serbe on raconte des anecdotes sur la générosité du soldat Français, les chasseurs ont, en un mot, accueilli les soldats Serbes, non seulement comme alliés, mais comme de véritables frères.
Au nom de l’armée Serbe, j’ai l’honneur d’exprimer sa reconnaissance sincère à M. les officiers, sous officiers et soldats du 6ème Chasseurs en vous priant de vouloir bien la leur transmettre.
Si vous voulez bien me communiquer à temps l’heure du départ du bataillon, j’irai au devant du désire de notre armée et je permettrai à une section d’infanterie et d’artillerie et à un peloton de cavalerie de venir les saluer au départ afin que les soldats serbes puissent serrer la main à leurs camarades français en se séparant d’ercif.
Afin de donner un signe visible de cette reconnaissance de l’armée Serbe, je vous prie, mon général, de vouloir bien me transmettre en aussi grand nombre que possible, les noms de ceux de M. les officiers, des sous officiers et soldats du 6ème Bataillon de chasseurs qui se sont distingués pendant ces trois mois dans l’accomplissement de leur devoir si difficile et j’aurai l’honneur de les proposer à son altesse royale le prince Héritier, pour être décorés.
Veuillez agréer, votre excellence l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de la guerre.
Colonel d’Etat Major
Signé: B.Fervitch.
Corfou, le 11/24 Avril, 1916.
Le 27 avril, pluie toute la journée.
Le 28 avril, le 10eme Bataillon Territorial de Zouaves relève les 2eme et 3eme Cies et les sections de mitrailleuses qui se trouvent à Moraïsika et Govino et qui rentrent à Corfou.

Samedi 29 Avril 1916.
Départ de Govino à 7h30 pour Corfou. De garde, je ne peu sortir.
Le bataillon est entier rassemblé à Corfou en attendant notre rapatriement en France.

Dimanche 30 Avril 1916
Quartier libre promenade en ville ou j’assiste à un match de football entre les matelots du Michelet et des Anglais. Puis concert instrumental par la fanfare du 6ème et une musique Serbe au théâtre municipal à l’occasion de la remise de décoration Serbe distribuées comme toujours aux…..et qui aura lieu demain. Puis j’ai assisté à des jeux au camp Serbe et souper en ville.

Lundi 1er Mai 1916.
Le prince héritier Alexandre de Serbie nous passe en revue sur l’esplanade, y prends part les 6 compagnies du bataillon, une section de mitrailleuses et une section de la batterie alpine. Il réunit les officiers du bataillon et les remercie du concours qu’ils ont prêté à l’armée Serbe. Des décorations Serbes sont remises à des sous officiers, caporaux et chasseurs du 6eme Bataillon.

Jeudi 4 Mai 1916
Corvée de fourrage.

Vendredi 5 Mai 1916
Courrier de France.

Samedi 6 et dimanche 7 Mai 1916
Arrivée d’un autre courrier. Je suis allé prendre un bain de mer.

Lundi 8 Mai 1916
Garde d’écurie.

Samedi 13 Mai 1916.
Au réveil, soins aux mulets. Nous allons charger les caissons à munitions et les bagages de la Cie. A 7 heures nous embarquons tout le matériel sur des chalands. Dissolution du groupe alpin, la 46ème Batterie du 1er Régiment d’artillerie de montagne reste à Corfou.
Le 6eme Bataillon s’embarque à bord de « la Savoie », ancien courrier de New york au Havre, transformé en croiseur auxiliaire.
L’embarquement du bataillon dure toute la journée puis arrive une centaine d’enfant Serbe et Monténégrins, suivi de 7 à 800 soldats Serbes. Nous sommes littéralement entassés avec l’équipage. Nous sommes au moins 3000 hommes à bord. Je n’ose imaginer s’il arrive quelques chose durant la traversé……
Je suis avec tous mes camarades muletiers vautré sur le pont arrière. Finalement on nous fait demander pour le service des trois pièces de 138.5 qui s’y trouvent. Un courrier arrive de France, on nous distribue les lettres à bord.
Dimanche14 mai 1916
Nous appareillons à 11h10, le temps est merveilleux petit à petit nous voyons fuir Corfou. Après avoir passé deux barrages de filets protecteurs, nous sommes escortés quelques temps par deux torpilleurs. Puis nous sommes livrés seul. On distribue à chaque passager une ceinture de sauvetage faite d’une chambre à air qu’on attache sous les bras et que l’on gonfle par une valve. La nourriture est très mauvaise composée d’haricots rouges pas bien cuits du bouilli auquel on a éliminé le maigre. Ce dernier est servi à l’équipage en forme de rosbif qui à l’air appétissant. Le soir à 9heures je suis à la recherche d’un coin pour coucher. Le pont est inondé, je finis par m’installer dans une coursive de bâbord succédant au salon des premières qui conduit aux cabines des officiers du bord. Je m’installe sur deux ceintures de sauvetage en lièges. J’installe mon lit me déshabillant tout à fait, tout en conservant ma ceinture. Il fait très chaud. Je dors d’un sommeil exempt de toute crainte.
Lundi 15 mai 1916
A cinq heures du matin le bateau ralenti sa marche, nous nous engageons dans le détroit de Messine. Nous défilons devant cette ville. Cette virée offrent un spectacle merveilleux le tout éclairé par un soleil radieux. La traversée du détroit dure une heure. Le Savoie par mesure de prudence zigue zague depuis son départ de Corfou. Un peu plus loin nous passons devant le Stomboli des nuages couvrent le sommet. Nous suivons constamment les côtes de l’Italie. A 14 heures nous sommes devant la baie de Naples. On aperçoit très bien la ville qui s’étend au pied du Vésuve. De grands nuages s’échappent de son cratère, à gauche l’ile de Capri. La nuit comme la précédente se passe sans incident.
Mardi 16 mai 1916
Vers quatre heures du matin nous nous engageons dans le détroit de Bonifacio. Le temps est beau et la mer calme. Le Savoie semble ne pas bouger. A quatorze heures nous sommes en vue des iles d’Hyères enfin à 18 heures nous mouillons devant le Frioul. La vue de notre cher Marseille nous fait battre le cœur chacun est heureux de désigner les divers ponts de Marseille.
Dans la nuit nous venons mouiller à l’Estrade.

En espérant que vous aurez pris plaisir à lire ce récit.

Bien sur je suis preneur des informations sur le 6ème BCA et notamment sur son passage dans les vosges (Reichackerkopf-sattel-sudel etc)
merci
Cordialement et bon weekend
jean françois
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MessageSujet: Re: 1916, le 6e débarque à Corfou.   1916, le 6e débarque à Corfou. EmptyDim 1 Juil 2012 - 11:02

Bonjour à tous,

Bonjours Jean-François,

Un grand merci pour la mise en ligne de cet excellent récit ! bravo bravo
Grâce à toi, on connait maintenant les détails de cette mission humanitaire.
Encore merci !

NB : "darso (???)" Je pense plutôt à darse : port ou partie d'un port méditerranéen, en particulier.

Amicalement
Pierre

-....--.-...-...-..----..-. -.. -.-.-.....-.........-.-....
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