BATAILLONS DE CHASSEURS

Et des anciens DIABLES BLEUS du 30°BCA, 30°BCP, 30°GC
 
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 Mon parcours au 30° BCP

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MessageSujet: Mon parcours au 30° BCP   Mon parcours au 30° BCP EmptyMer 4 Nov 2009 - 14:00

Bonjour à tous

Passé « Chasseur »

Mon parcours au 30° BCP.


En juin 1944,je travaillais à Oradour sur Glane en tant que secouriste volontaire dans les équipes formées hâtivement pour la recherche des corps des victimes du massacre du 10 juin.
Pendant cette période de 10 jours, j’ai été contacté par un camarade qui savait que l’on pouvait me faire confiance,et qui m’a demandé si j’étais volontaire pôur rejoindre un maquis de l’ORA où il était sous-lieutenant. C’est ainsi que quelques jours après,je me suis retrouvé au moulin Ducouret, et que je me suis amalgamé à une troupe un peu hétéroclite de jeunes dont certains étaient habillés d’uniformes de l’Armée d’armistice, d’autres de tenues de mouvements de jeunesse,quelques uns même portaient des bérets légendés de la marine.Pendant quelques jours, je suis resté sans armes,et dans le short et la chemisette que j’avais sur moi en arrivant au moulin .La plupart des jeunes étaient armés de mitraillettes anglaises STEN. Pour ma part, j’ai dû attendre environ une semaine avant que l’on me donne un blouson et un pantalon bleu marine provenant d’un Centre de Jeunes travailleurs de Limoges.(Un coup de main sur ce centre avait permis d’y récupérer plusieurs centaines de tenues.) On m’a donné en outre une paire de brodequins canadiens qui avaient été largués quelques semaines auparavant au cours d’un parachutage ; enfin,je percevais également un fusil anglais Lee Enfield.

Pendant environ 2 mois,j’ai vécu au moulin Ducouret, au sein de la 3° compagnie,en suivant l’instruction de base du fantassin,et ceci jusqu’à la libération de Limoges,au mois d’août. Je savais que deux autres compagnies l’une au moulin Breton, l’autre dans un hameau voisin, dont j’ai oublié le nom composaient avec notre compagnie le 5° Bataillon ORA,mais pour nos chefs et nous, nous étions le 8° BCP,renaissance du 8° BCP de l’Armée d’armistice,stationné jusqu’en novembre 1942 à Magnac-Laval (Haute-Vienne). La plupart de nos officiers et de nos sous officiers avaient d’ailleurs servi dans ce bataillon jusqu’à sa dissolution. Malgré nos uniformes quelquefois disparates, mais qui essayaient de se rapprocher de la tenue bleue, nous étions,après la libération de Limoges, tous coiffés d’un béret arborant le cor au marabout et portions la fourragère rouge du 8°. Nous étions fiers de la discipline qui nous distinguait de bon nombre d’unités FFI de la région.

A la mi octobre 1944,notre bataillon prenait le le train pour Paris,où,pendant quelque jours,nous avons vécu sous des tentes individuelles dans les fossés des Invalides ; Au cours de cette période quelque fais marquants me reviennent en mémoire :
-J’ai été nommé caporal.
-Nous avons eu des entrées pour le Casino de Paris,cadeau de Paul Meurisse,et au théa-
tre de l’Hébertot,cadeau d’Edwige Feuillère qui nous a reçus dans sa loge après le spectacle.Elle étai la marraine du 8° BCP.Audessus de sa glace étaient accrochés une fourragère rouge et l’écusson du 8°.
-Tout le bataillon a été reçu à dîner au restaurant KUGLER,rue de la Pompe.Le colonel de réserve Kugler était à cette époque président de la FNAC. C’est au cours de ce dîner que nous avons appris,à notre grand regret,que nous devions perdre notre écusson du 8°. Notre bataillon devait se transformer en 30° BCP.

Le surlendemain, 23 octobre des camions du train nous transportaient à Ancemont,, dans la Meuse, Il pleuvait, les rivières débordaient de partout formant de véritables lacs dans les prairies ;
Une tente abritait la suppléance de l’Intendance.,devant laquelle nous avons signé notre engagement pour la durée de la guerre. La carte d’identité qui nous a été remise indiquait que nous appartenions désormais au 30° BCP, de la première demi- brigade de Chasseurs, formation du 30° Corps de la III° Armée américaine.

La 1° demi-brigade,composée des 8° 16° et 30° BCP,bataillons portant tous la fourragère rouge,était commandée par le Colonel Pochard.Nous avions changé d’écusson,nous changions également de Chef de Corps. Le capitaine Martin nous avait commandé dans le maquis. Il avait
Refusé,malgré ses responsabilités,d’arborer un galon supplémentaires à ceux qui li avaient été légalement attribués.Il attendait donc, nous avait-il dit- la parution de sa promotion au journal officiel pour coudre son galon supplémentaire. En fin octobre,le même numéro du J.O portait,
compte tenu de ses états de service dans,ses nominations rétroactives aux grades de Commandant et de Lieutenant Colonel. Il nous quittait pour prendre le commandement du 146° RI, laissant le place au Lt.Colonel Du Cheyron du Pavillon.

Transportés à Angevilliers,en Moselle, nous n’y restions que trois jours, avant de faire mouvement vers Metz. Les américains nous avaient laissé un créneau dans la ligne d’attaque afin que nous puissions participer à la libération de la ville, où nous devions pénétrer par le pont de la Lanterne des morts, ce que nous avons fait avec une casse minimum, due principalement à un tireur isolé,installé dans le clocher de l’édifice religieux dominant le pont.après sa neutralisation , les problèmes dans ce secteur ont disparu. Nous en avons rencontré d’autres aux abords du quartier Barbot, qui devait être notre casernement,mais au soir de la même journée, la résistance allemande avait cessé en ville. Les allemands s’étaient repliés dans les forts Queuleu et Jeanne d’Arc.

Le 11 novembre, nous avons défilé derrière les Américains dans Metz libérée, et à notre surprise, lorsque nos bataillons sont arrivés sur la place d’Armes,,la fanfare Américaine a changé de rythme pour sonner des pas redoublés à la cadence 140., ce qui nous a permis de défiler au pas de Chasseur. Pendant ce temps, les batteries Allemandes du fort Jeanne d’Arc arrosaient le fort Queuleu, pris la veille par les américains, et les obus passaient au dessus de nos têtes.
Quelques semaines plus tard, les effectifs du maquis BIR HAKEIM, de Charente Maritime, maquis qui avait, de son côté, essayé de former le 30° BCP, sous le commandement du Commandant ROGEZ, ancien Officier du 30°, étaient dégagés du front de la poche de Royan, et venaient nous rejoindre à Metz pour compléter nos rangs.

Dans les semaines qui ont suivi,nous n’avons été utilisés par le commandement américain que très sporadiquement, et pour des actions ne mettant en œuvre que des détachements du niveau section. C’est ainsi que ma section a été envoyée vers Carling d’abord, où nous avons,dès notre arrivée, essuyé le tir d’une batterie de 77. Nous avons patrouillé pendant 3 ou 4 jours les lisières de la forêt de la Warndt, sans autre incident notable que d’avoir reçu, sans dommages, quelques obus, et surtout d’avoir été reçu par un fermier de la région, avec un alcool de pommes de terre qu’il nous a bien fallu boire, malgré son goût atroce. Ensuite, Merlebach que nous avons libéré au coude à coude avec les américains, notre section abordant la localité par l’ouest ; alors que la section du 16° BCP arrivait par le nord, et le section du 8° BCP par le sud
En même temps, une autre section de notre compagnie opérait dans la région du château de Peltre. J’ignore absolument quel travail avait été dévolu aux autres compagnies.. Le plus gros des effectifs de notre division américaine ,engagé dans l’affaire de Bastogne, a subi de lourdes pertes. Nous nous attendions à être appelés en renfort, il n’en a rien été.
Lors de ces opérations, nous étions alimentés par les rations américaines (lors qu’elles nous parvenaient , ce qui n’a pas toujours été le cas, ce qui nous a valu une engueulade sérieuse de la part d’un officier se « civil affairs » parce que, en rupture de ravitaillement, nous avion tenté d’abattre une vache errant dans la nature)

Depuis notre entrée dans Metz,notre équipement avait changé : Nous avons perçu des tenues bleues provenant des stocks de 1940. Notre armement , fait des armes parachutées, avait été remplacé par de l’armement allemand : fusils Mauser et mitrailleuses LMG. Par contre, notre parc auto était resté quasi inexistant :. Les seules voitures, affectées aux officiers supérieurs étaient des tractions avant de réquisition. Nous menions une vie d’encasernés, dans le quartier BARBOT, et pendant les mois d’hiver,puis de printemps, notre seule occupation a été la perfection de notre entrainement,en particulier au tir.

Au mois d’avril, j’ai été désigné pour le peloton PPMIA (peloton préparatoire à l’école militaire interarmes.) Ce peloton qui regroupait les caporaux et sous-officiers de la demi-brigade aptes à intégrer la promotion des élèves officiers (6° série,promotion Victoire) qui devait s’ouvrir au cours de l’été s’est déroulé en Sarre, à Mertzig. Au cours de l’instruction,nous avons appris,le 8 mai,la signature de l’armistice.

J’ai rejoint ma compagnie juste à temps pour le mouvement du bataillon vers Lorrez-le–bocage,(Seine et Marne) Les trois bataillons de la demi-brigade étaient remis par l’Armée américaine à la disposition de l’Armée française et étaient affectés à la 5° DB.. Nommé sergent
au mois de juin 1945, je quittais le bataillon au début de juillet pour Coëtquidan,où je devenais élève officier, mais, comme le disait Rudyard Kipling, ceci est une autre histoire.

Amitiés Chasseurs
Jacques AUGEREAU
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daniel.h
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MessageSujet: belle vie   Mon parcours au 30° BCP EmptyDim 3 Avr 2011 - 17:21

bonsoir

Une vie d un jeune ou on ne pense pas a soi

daniel
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MessageSujet: Re: Mon parcours au 30° BCP   Mon parcours au 30° BCP EmptyDim 10 Avr 2011 - 19:18

Un très beau parcours avec une histoire très intéressante!
Mes respects cher Colonel!
Amitiés !
Alain

SalutN SalutN SalutN SalutN
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MessageSujet: Re: Mon parcours au 30° BCP   Mon parcours au 30° BCP EmptySam 10 Sep 2011 - 11:41

Bonjour Mon Colonel,
Nous vous remercions de ce partage sur votre parcours éloquent dans l'arme bleue !
Respectueusement,
Yvick
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MessageSujet: Re: Mon parcours au 30° BCP   Mon parcours au 30° BCP Empty

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